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Face aux coupes budgétaires, les communes forcées de vendre des bâtiments municipaux

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À Loire-Authion, dans le département du Maine-et-Loire, une école fermée l'an passé coûte annuellement 20.000 euros à la commune, qui souhaite que le bâtiment soit transformé en logements sociaux afin d'attirer une population plus jeune.

Une situation à la limite pour de nombreuses municipalités. Alors que la cote de popularité du Premier ministre Michel Barnier s'effrite en parallèle des discussions au Parlement concernant le budget 2025, de nombreux maires de France font état de leur inquiétude quant aux coupes budgétaires demandées aux collectivités locales.

"Un bâtiment fermé coûte obligatoirement de l’argent"

Face à cette réalité et afin de faire baisser leurs charges, plusieurs élus locaux décident de vendre des bâtiments municipaux pour renflouer leurs caisses. C'est le cas à Loire-Authion, dans le département du Maine-et-Loire, où le maire a mis en vente une ancienne école, inactive depuis l'an passé.

"Un bâtiment fermé coûte obligatoirement de l’argent, sans qu’on n’y fasse rien. C’est baisser ces charges-là sur notre budget de fonctionnement et, en plus, retrouver des capacités d’investissement en ayant des sources d’argent autres que nos subventions habituelles", explique Jean-Charles Prono, l'édile "divers gauche", à BFMTV.

À date, ce bâtiment historique, qui n'est plus aux normes écologiques, coûte annuellement 20.000 euros à la commune. Loire-Authion, qui dispose d'un budget de 20 millions d'euros, espère vendre une cinquantaine de bâtiments du même type pour un retour de 500.000 euros.

En ce qui concerne l'école, Jean-Charles Prono espère la céder à un bailleur social afin de la transformer en logements sociaux.

"Des logements sociaux, c’est la garantie d’avoir des primo-accédants, des gens qui sont jeunes qui auront, on l’espère, des enfants, qui alimenteront les écoles, qui développeront la population…", espère-t-il.

"On ne peut pas aller dans ce sens"

Certains élus vont même plus loin. En octobre, Nicolas Lacroix, président Les Républicains du Conseil départemental de la Haute-Marne, a annoncé qu'il souhaitait mettre en vente, sur le site Leboncoin, plusieurs bâtiments administratifs dont la préfecture, le palais de justice ainsi qu'une dizaine de gendarmeries de son département.

"Aujourd’hui beaucoup de départements sont en grande difficulté, certains ne peuvent pas clôturer leur budget 2024. On n’est pas contre apporter un certain effort, mais pas à ce niveau-là car les départements ont déjà fortement contribué à cet effort et, aujourd’hui, on ne peut pas aller dans ce sens", martèle-t-il à BFMTV.

Si elles sont effectives, ces ventes pourraient rapporter 50 millions d'euros au département de Haute-Marne.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV