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Nouveau système d'orientation à l'université: parents et lycéens inquiets

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Avec la réforme de l'entrée à l'université, la plateforme APB sera remplacée par un nouveau système d'orientation et d'affectation dans le supérieur. Mais ses contours ne sont pas encore connus. De quoi susciter les craintes des lycéens et de leurs parents.

Les lycéens sont inquiets, quelques jours après la rentrée des vacances de la Toussaint. Alors qu'ils doivent commencer à réfléchir à leur orientation, il leur reste à comprendre le nouveau système qui va remplacer la plateforme Admission post-bac (APB). Car les règles ont changé. Avec la réforme de l'enseignement supérieur, tout le monde n'a pas encore compris quelles seraient les conditions d'inscription et de répartition à l'université. Et pour cause: la nouvelle loi sera votée le 22 novembre prochain.

"Une sélection sans être une sélection?"

Pour ces élèves de terminale scolarisés à Paris, c'est le grand flou. "Quand on demande aux professeurs, ils ne savent pas trop", s'inquiète une jeune fille sur notre antenne. "Une sélection sans être une sélection?" s'interroge une autre. "Ils veulent que ce soit un petit peu plus sélectif mais en même temps que ce ne le soit pas, je n'ai pas vraiment compris", confie un lycéen perplexe.

Que dit le projet de loi? En cas de manque de place, les universités pourront vérifier la cohérence entre le projet du candidat, ses compétences et les caractéristiques de la formation. Pour les syndicats lycéens, il s’agit bien là de sélection.

"La solution du gouvernement, c'est que quand il n'y a plus de place, plutôt que de mettre des moyens, on va resserrer l'entrée à l'université, afin de limiter les investissements", pointe Clara Jaboulay, présidente de l'Union nationale lycéens (UNL), sur BFMTV.

"J'ai peur qu'un lycée de Sevran ne soit pas valorisé"

Le nouveau système APB, dont le nom n'est pas encore connu mais qui devrait être accessible à partir de la mi-janvier, inquiète encore plus de l'autre côté du périphérique. Dans ce lycée de Seine-Saint-Denis, à Villepinte, les élèves craignent que les universités parisiennes ne leurs ouvrent pas leurs portes.

"On sait que les lycées du 93 ne sont pas assez valorisés", s'alarme un élève de terminale sur notre antenne. "Ils prendront en priorité les résultats d'autres lycées." Une jeune fille confie avoir les mêmes doutes. "J’ai peur qu'un lycée de Sevran ne soit pas valorisé par rapport à un lycée de Paris du 16e arrondissement."

Des interrogations partagées par les parents d'élèves. "On va choisir les élèves en fonction du dossier, ce qui veut dire qu'on va se passer de tous ces élèves qui sont un peu atypiques et qui ne sont pas dociles selon les critères de l'Éducation nationale, mais qui pourraient devenir d'excellents étudiants", redoute Rodrigo Arenas, président de la FCPE du 93, sur BFMTV. Sa fédération appelle à manifester le 16 novembre prochain contre le plan étudiants, tout comme les syndicats lycéens.

Céline Hussonnois-Alaya et Véronique Fèvre