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Manifs : les étudiants entrent dans la danse

Les étudiants vont venir gonfler les cortèges en cette nouvelle journée de manifestations contre la réforme des retraites. Le gouvernement et l'Elysée s'inquiètent.

Les étudiants vont venir gonfler les cortèges en cette nouvelle journée de manifestations contre la réforme des retraites. Le gouvernement et l'Elysée s'inquiètent. - -

L'Élysée s'inquiète de la mobilisation étudiante qui devrait être forte en cette journée de grèves contre la réforme des retraites. Derrière cette crainte : l'ombre du CPE, sur lequel le gouvernement avait reculé en 2006, suite à la grogne unanime de la jeunesse.

Les étudiants seront-ils dans la rue aujourd'hui ? C’est la question qui inquiète le gouvernement et l'Elysée en cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. A juste titre si l’on évoque le recul gouvernemental sur le CPE (le Contrat Première Embauche de Villepin) en 2006.

« On va tout faire pour que la casserole déborde »

Nicolas Sarkozy, en parlant des jeunes, confiait d’ailleurs lors de la journée de grève du 7 septembre dernier: « Il faut les surveiller comme le lait sur le feu ». « On va tout faire pour que la casserole déborde », lance Thomas, étudiant en 3e année d'Histoire à Rennes, persuadé que « le gouvernement va avoir beaucoup de mal à tenir sa réforme si les jeunes se mobilisent à côté des salariés ».

Jusqu'ici, les étudiants étaient restés dans leur établissement. Les premiers à s’associer aux protestations contre la réforme des retraites ont été aperçus lors de la dernière manifestation du samedi 2 octobre. Les cortèges étaient plutôt épars. Aujourd'hui, ils devraient être plus nombreux.
L'université Rennes 2 est une des facultés les plus mobilisées depuis le commencement de la grogne contre le projet de réforme des retraites. Elle était restée bloquée 5 semaines à l'époque du CPE.

« Étudiants aujourd’hui, on sera les retraités de demain »

Amandine, responsable du syndicat étudiant UNEF, sera dans la rue aujourd'hui. Elle en explique les raisons pour RMC : « Nous, on est étudiant aujourd’hui, on sera les retraités de demain. Pour beaucoup d’étudiants, les retraites c’est loin. Tout le travail de l’UNEF, c’est de faire de l’information et de convaincre les gens que les retraites, c’est maintenant qu’elles se jouent, et que c’est aussi tout leur intérêt de venir protester contre cette réforme-là. »

« C’est pas parce qu’on fait du bruit qu’on a une pensée derrière »

Benjamin, étudiant à l’université Rennes 2 n'est pas du tout du même avis : « Pour l’instant, j’ai pas l’impression qu’il y ait vraiment d’idée derrière ce mouvement de manifestations. On propose rien. On crie, on va faire du bruit, et juste dire ’’Il faut retirer la réforme’’ alors que derrière, il n’y a aucune notion de politique poussée. C’est pas parce qu’on fait du bruit qu’on a une pensée derrière. »

« On se fait chier à la retraite, et la retraite ça tue ! »

Cynthia, en deuxième année d'étude de communication à Rennes, partage le point de vue de Benjamin. Elle n’ira pas manifester mais ira en cours, et n’est même pas sure de vouloir prendre sa retraite un jour : « Je trouve ça un peu idiot. Vu l’espérance de vie à l’heure actuelle, c’est très bien de prolonger la durée du travail, parce qu’on se fait chier à la retraite, et la retraite ça tue. Quand on travaille sérieusement et qu’on fait le métier qu’on veut, je vois pas pourquoi on partirait avant. C’est un métier qu’on a choisi, on a bossé pour, on l’aime, donc on y reste quoi ! Moi, les blocages, je m’en fous, ça m’empêchera pas de suivre les cours. Il y en a plein qui en ont rien à foutre de la fac. Qu’ils rentrent chez eux et qu’ils se mobilisent. Qu’ils viennent pas faire chier ceux qui veulent aller en cours quoi ! »

Bourdinandco et Thomas Chupin