Éducation: le retour en grâce des internats

Un internat de la Fondation des apprentis d'Auteuil dans le Val-d'Oise - BFMTV
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, doit annoncer ce jeudi son plan pour redynamiser les internats. Avec près de 40.000 places vacantes, collèges et lycées confondus, il souhaite relancer leur attractivité.
"Au début c'était dur. Et puis, je me suis habitué"
Finie l'image du pensionnat à l'ancienne, il s'agit dorénavant de les spécialiser pour les transformer en pôle d'attractivité et drainer au-delà des secteurs d'établissements. Un exemple à Sannois, dans le Val-d'Oise. Pour 200 à 600 euros par mois, les familles peuvent inscrire leur fils dans cet internat de la Fondation des apprentis d'Auteuil, spécialisé dans le sport.
Quitter sa famille cinq jours par semaine, pas facile quand on est collégien. Pourtant Darryl a fait ce choix. Depuis deux ans, il est élève dans la section sport de cet internat.
"Au début c'était dur de quitter nos familles le lundi matin, les revoir le vendredi soir. La première année c'était dur, je ne vous cache pas moi je pleurais parfois de ne plus voir ma mère. Et puis, je me suis habitué", confie le collégien en élève de 4e section football à BFMTV.
"Un véritable esprit de groupe"
Le jeune garçon a amélioré ses notes, son comportement et progressé dans sa pratique du football. Avec une heure et demie d'entraînement quotidien, la pratique intensive du sport permet aux élèves de se dépasser.
"Le sport nous aide à les mettre sur un même pied d'égalité et de travailler sur tout ce qui est discrimination, le respect à avoir, la solidarité entre eux. Et après quelques semaines, plusieurs mois, on arrive à avoir un véritable esprit de groupe", remarque pour BFMTV Sébastien Anfray, professeur d'éducation physique et sportive.
Le locataire de la rue de Grenelle avait annoncé l'été dernier vouloir relancer "une politique volontariste des internats". "Il faut passer de l'internat prison tel qu'il est perçu à l'internat liberté", avait-il expliqué.
"L'internat était une punition. Aujourd'hui, c'est une solution"
La classe est gérée comme une équipe. Pendant les cours, le terrain n'est jamais très loin. Quand ils ne sont pas en classe, les élèves apprennent aussi à vivre en communauté pendant les repas à la cantine, comme à l'étude du soir.
"Je m'entends bien avec mes camarades, témoigne Rayan, un élève en classe de 4e, pour BFMTV. Avant, je me battais souvent alors que maintenant je m'entends mieux et je ne me bats plus."
Pour Marc Assous, commissaire du Salon de l'internat, ces établissements riment désormais avec réussite. "Il y a quelques années encore, l'internat était une punition. Aujourd'hui, c'est une solution, analyse-t-il pour RMC. Une solution pour permettre à l'enfant de s'épanouir dans un cadre de collectivité, d'amitié, de réussite, de succès."