Macron souhaite multiplier les internats d’excellence

Le président de la République a annoncé mardi qu'il allait ouvrir de nouveaux internats d'excellence dans les zones "les plus rurales" et "les plus urbaines". Ce dispositif, impulsé par Nicolas Sarkozy en 2008, a connu quelques évolutions sous l'ère de François Hollande.

Emmanuel Macron a annoncé ce mardi lors de son discours sur la politique de la ville qu'il allait remettre les internats d'excellence au devant de la scène pour les jeunes issus des "quartiers difficiles".

Il nous faut innover dans certains quartiers difficiles, en rouvrant des internats d’excellence et des internats de la République. Il y a des quartiers où c’est difficile de rentrer chez soi, où les jeunes ont besoin d’être plus encadrés pour réussir", a estimé le chef de l'Etat.
"Donc nous allons multiplier les internats d’excellence dans les zones les plus rurales, où les déplacements sont un problème, dans les zones les plus urbaines, où rentrer à la maison parfois menace la capacité à réussir", a-t-il martelé.

Mis en place par Sarkozy, développés par Hollande

Ces établissements, mis en place par Nicolas Sarkozy en 2008 dans le cadre du plan "Espoirs banlieues", étaient à leur origine ouverts aux élèves "méritants" issus de milieux défavorisés. Ce dispositif devait leur permettre "d'exprimer tout leur potentiel et de réaliser le parcours scolaire correspondant".

"L'élève méritant n'est pas seulement celui qui a des bons résultats à l'école (...), c'est celui qui, face à des difficultés immenses, continue à se battre, qui ne renonce pas, qui ne baisse pas les bras", expliquait Nicolas Sarkozy en 2010.

Ce dispositif a connu quelques modifications sous l'ère Hollande. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, les internats d’excellence n’ont pas été supprimés par le gouvernement précédent. Bien que jugé trop "coûteux" par Vincent Peillon, alors ministre de l'Education nationale, le dispositif a été développé, et rebaptisé "internats de la réussite" en 2013.

"Une action publique à l'intention de tous"

Le gouvernement de François Hollande a alors décidé de redistribuer les moyens alloués aux seuls 45 internats d'excellence existants pour ouvrir des places supplémentaires, notamment au niveau du collège, "avec pour objectif de passer d'une opération partielle au bénéfice de quelques-uns à une action publique à l'intention de tous" rapporte le ministère de l'Education nationale.

Ces internats de la réussite se sont alors ouverts à "tout élève motivé, quels que soient ses résultats scolaires", avec une priorité toujours donnée aux élèves issus des milieux défavorisés. Emmanuel Macron n'a pour le moment pas annoncé quelle évolution il souhaitait donner à ces internats de la réussite, qu'il nomme par leur nom d'origine, "internats d'excellence".

Céline Penicaud