"Choc des savoirs" au collège: vers un revers pour Gabriel Attal, Nicole Belloubet et Anne Genetet?

Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale, à Paris, le 8 novembre 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Une épine dans le pied pour la ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet. Une semaine après avoir lancé "l'acte II du choc des savoirs" avec la mise en place de groupes de niveaux aux classes de 3e et de 4e, le Conseil d'État pourrait mettre fin au dispositif qui avait été initié par Gabriel Attal fin 2023 pour les 6e et les 5e.
Saisi par plusieurs syndicats de professeurs et fédérations de parents d'élèves, le rapporteur public du Conseil d'État a demandé l'annulation de l'article 4 de l'arrêté du 15 mars 2024 "relatif à l'organisation des enseignements dans les classes de collège".
Ce texte, signé par Nicole Belloubet, instaurait les groupes de niveau en 6e et 5e en français et en maths. Sauf que, selon le rapporteur du Conseil d'État, le ministère de l'Éducation nationale aurait du prendre un décret pour faire passer sa réforme... et pas un arrêté.
Le Snes-FSU salue "une première victoire"
"Le ministère de l’Éducation nationale prend acte des conclusions du rapporteur public du Conseil d’État concernant la mise en œuvre des groupes de besoins au collège. Il s’agit d’une question de forme sur l’utilisation d’un arrêté et non d’un décret. Il ne s’agit en aucun cas d’une remise en cause de l’objectif fondamental de cette mesure: répondre aux besoins spécifiques de chaque élève pour garantir sa réussite scolaire", réagit-on du côté de la rue de Grenelle.
Le ministère de l'Éducation nationale précise qu'un décret sera publié dans les tous prochains jours. Sans doute avant l'avis final du Conseil d'État, qui rendra sa décision au plus tard mi-janvier.
Du côté des syndicats, Sophie Vénétitay du Snes-FSU salue une "première victoire". Pour elle, l'avis du rapporteur public du Conseil d'État " confirme la fragilité juridique et donc politique du 'Choc des savoirs'".
"S'entêter dans un Acte II qui s'inscrit dans la lignée de cet Acte I bancal serait irresponsable. Cela confirme aussi que la précipitation et le passage en force sont des méthodes délétères", plaide la syndicaliste, selon des propos rapportés par l'Humanité.
Une enquête menée par le syndicat révélait ce mardi que "les groupes de niveau n'ont été totalement mis en place que dans 26% des collèges", illustrant ainsi un "camouflet" pour le ministère de l'Éducation nationale. Le cabinet d'Anne Genetet, lui, maintient la nécessité de la réforme.