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Attentats: les policiers aussi ont leur cellule psychologique

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En Ile-de-France, les policiers qui sont intervenus pendant les attentats du 13 novembre bénéficient d’un soutien psychologique. Depuis un mois, une équipe de psychologues sillonne la région parisienne pour écouter les policiers qui en ont besoin.

Les forces de l'ordre ont été durement éprouvées par les attentats du 13 novembre à Paris, qui ont fait 132 morts et plus de 350 blessés. En Ile-de-France, une cellule de soutien psychologique a été ouverte au sein de la police nationale. Depuis un mois, Catherine Pinson, psychologue au sein du service de soutien psychologique de la police nationale, sillonne l’Ile-de-France, de commissariat en commissariat, pour écouter ceux qui ont été confrontés à "l’enfer" des attentats, des propres mots des policiers d'élite du Raid et de la BRI intervenus au Bataclan.

"Risque de traumatisme psychologique"

Avec une vingtaine d’autres psychologues, Catherine Pinson organise des débriefings collectifs, des groupes de parole pour les policiers mobilisés au soir du 13 novembre. Du gardien de la paix au membre du Raid, ils sont environ un millier à avoir éprouvé le besoin de parler pour évacuer, ou éviter de craquer.

"Le principal risque, c'est le traumatisme psychologique", explique Catherine Pinson au micro de BFMTV. "C’est-à-dire une situation où la question de la mort est en jeu: la sienne, mais aussi, éventuellement, celle d'autrui. Cela ne veut pas dire que tous les policiers et pompiers qui travaillent dans ces situations-là ressortent traumatisés. Mais le risque est présent".

"De la peur, aussi, à gérer"

Se confier à un psychologue n'est pas forcément un geste évident pour des policiers de terrain, rompus aux interventions plus ou moins violentes. Mais depuis les attentats de janvier, la parole commence à se libérer.

"Le psychologue peut les aider à gérer ces émotions, qui sont enfouies en eux, de ce qu'ils ont pu voir: l'horreur, le sang, les cris, les larmes, la peur… Parce qu'il y a de la peur, pour eux aussi, à gérer", témoigne Audrey Colin, déléguée générale du syndicat synergie officiers.

Au-delà des séances de groupes, des entretiens individuels sont aussi proposés, pour mettre des mots sur l’horreur. Mais aussi mieux appréhender la menace terroriste.

C. P. avec Mélanie Bertrand