Attentats de Paris: six mois après, les rescapés sont toujours sous le choc

En six mois, le temps n'a pas encore fait effet. Une demi-année après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, les rescapés ne s'en remettent toujours pas. Que ce soit physiquement ou psychologiquement, ils conservent des blessures qui ne sont pas prêtes de cicatriser.
Stéphanie était au stade de France le soir du 13 novembre. Six mois plus tard, elle souffre toujours d'une grave fracture au tibia. Mais ce qu'elle estime être le plus difficile à surmonter, c'est la reconstruction mentale.
"Ce sont six mois qui ont bloqué ma vie. J'ai dû tout arrêter et recommencer une nouvelle vie, avec hôpitaux, traitements, soins…", raconte-t-elle.
Pour Caroline, rescapée du Bataclan, la situation est la même. Si elle n'a pas été touchée physiquement ce jour-là, elle conserve tout de même des séquelles psychologiques. "Il y a des choses qui nous rappellent, que ce soit dans l'actualité ou dans la vie de tous les jours", témoigne-t-elle.
"Les victimes sont seules à tout gérer"
Egalement vice-présidente de l'association Life for Paris, qui aide les rescapés à se reconstruire et reconstruire un lien social, Caroline assure que les nouvelles inscriptions affluent.
Selon elle, ces nouveaux membres "n'ont pas encore de prise en charge sur la gratuité des soins de la sécurité sociale, n'ont pas entamé de suivi psychologique pour la grande majorité". "Elles sont toutes seules à tout gérer depuis des mois", déplore-t-elle.
Caroline regrette également "le surplus d'informations constant et ce bazar d'informations non vérifiées".
"Il est très important pour une victime de conserver son souvenir. Ce n'est peut-être pas la réalité des actes, mais c'est sa façon à elle de l'avoir vécu. On a besoin d'avoir des certitudes", a-t-elle affirmé.