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Pour Antoine Flahault, "on ne peut pas affirmer que la pandémie est derrière nous après cette vague"

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Sur BFMTV, l'épidémiologiste a tenu à nuancer des prédictions trop optimistes présentant la vague Omicron comme la dernière de la pandémie.

Invité sur BFMTV ce mardi, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève a tenu à relativiser l'idée selon laquelle la vague engendrée par le variant Omicron serait la dernière de la pandémie.

"Cette pandémie a montré son imprédictibilité. On ne peut pas affirmer que la pandémie est derrière nous après cette vague", a-t-il déclaré.

Des propos venant relativiser ceux tenus lundi à la télévision danoise par Tyra Grove Krause, une des plus éminentes épidémiologistes du pays nordique, qui a déclaré: "Je pense qu’on en a pour deux mois, et puis j’espère que l’infection commencera à se calmer et que nous retrouverons une vie normale".

Ou encore ceux d'Olivier Véran, ministre de la Santé, qui affirmait dimanche dans un entretien au JDD que "cette cinquième vague sera peut-être la dernière".

De difficiles prévisions

Car pour Antoine Flahault, la pandémie de Covid-19 est imprévisible, et donc difficilement modélisable à long terme. A l'Université de Genève, ses équipes se refusent à faire des prédictions dépassant les sept jours, a-t-il d'ailleurs confié à BFMTV.

"Personne n'avait prévu le démarrage d'Omicron en fanfare. Je ne sais pas du tout ce qu'il y aura au mois de mars prochain", a-t-il mis en garde.

Tout en rappelant que l'immunité collective, qui permettrait de mettre fin à la pandémie, était avant tout "un concept très théorique", reposant sur une formule mathématique, et que le laps de temps entre les différentes vagues se réduisait au fil du temps.

"Vous savez, entre les précédentes vagues, il y a eu moins d'un mois entre la vague Alpha en juin, et la vague Delta le 15 juillet. Et puis un mois à nouveau entre la vague estivale et la vague automnale".

Un variant moins contagieux

L'épidémiologiste a néanmoins tenu à pointer du doigt les premières études très encourageantes concernant le variant Omicron, "beaucoup moins virulent que les formes précédentes".

"On a à faire à un variant clairement moins agressif", a-t-il analysé, présentant le très fort taux de vaccination comme une "digue" limitant le nombre de cas graves et de décès.

Jules Fresard