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Santé

L'Institut Pasteur prévoit 6000 patients en réa mi-novembre, même si le confinement réussit

Dans l'unité de réanimation pour les patients Covid de l'hôpital de Strasbourg le 22 octobre 2020

Dans l'unité de réanimation pour les patients Covid de l'hôpital de Strasbourg le 22 octobre 2020 - FREDERICK FLORIN © 2019 AFP

Ces scénarios prévoient, dans le pire des cas, entre 8200 et 9100 patients admis en réanimation mi-novembre, contre 4000 actuellement.

Si le reconfinement produit le même ralentissement des contaminations qu'au printemps, l'épidémie pourrait tout de même atteindre à la mi-novembre un pic de près de 6000 malades du Covid-19 en réanimation, selon les dernières projections de l'Institut Pasteur.

Lors du premier confinement, le taux de reproduction du virus ("R", nombre de nouvelles personnes infectées par chaque cas positif) était "passé de 2,9 en début de confinement à 0,7", expliquait l'Institut Pasteur en avril. Selon le dernier point de Santé Publique France le 29 octobre, il était alors de 1,42 en France métropolitaine.

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Selon les modélisations, si le nouveau confinement a un "impact similaire", 5710 malades (entre 5400 et 6020) du Covid-19 pourraient être hospitalisés en réanimation lors d'un pic épidémique qui surviendrait vers la mi-novembre. Selon le dernier bilan mercredi soir, 4089 personnes étaient hospitalisées en réanimation pour Covid-19.

8600 malades en réanimation pour le pire des scénarios

Mais les nouvelles mesures entrées en vigueur vendredi étant "moins contraignantes", les chercheurs ont élaboré d'autres scénarios avec des taux de reproduction allant jusqu'à 1,2 (contre plus de 1,3 actuellement).

Dans le pire de ces scénarios, le nombre de patients en réanimation pourrait atteindre mi-novembre plus de 6600 (entre 6300 et 7050), et le pic épidémique décalé de quelques semaines atteindrait autour de 8600 réas (entre 8200 et 9100).

Ce serait plus que le pic du 8 avril, avec 7148 patients Covid en réanimation trois semaines après le début du premier confinement. Et cela nécessiterait de créer encore de nouveaux lits de réanimation: le nombre, relevé de 5100 à 5800 après la première vague épidémique, était monté à 6400 il y a quelques jours et devrait bientôt dépasser 7000, selon le ministre de la Santé Olivier Véran. Début octobre, il déclarait avoir un objectif de 12.000 lits de réanimation.

Mais déjà, la situation actuelle, avec 4000 malades en réanimation, et plus de 27.500 personnes hospitalisées, inquiète dans les hôpitaux. Certains sont obligés de déprogrammer massivement des opérations, de réorganiser les cadences du personnel soignant ou encore de transférer certains patients dans d'autres établissements, faute de place et de personnel.

"Il ne s’agit pas de prédictions"

"Je pense qu'on aura un nombre de reproduction de base qui sera probablement entre 0,8 et 0,9 plutôt que 1,2", ce qui conduirait à un pic autour de 6000 lits, a précisé à l'AFP Simon Cauchemez, un des auteurs de l'étude.

Dans le scénario le plus optimiste, on se retrouverait au 1er décembre, fin prévue pour l'instant du confinement, avec environ 3000 patients Covid en réanimation, soit à peu près comme aujourd'hui. Mais vu le délai entre les infections et les hospitalisations, le gouvernement risque de ne pas disposer de signaux clairs mi-novembre, au moment où il doit réévaluer la situation.

"Il faut rester très prudent" avec ces modélisations, a prévenu dans Le Figaro Simon Cauchemez. "Il ne s’agit pas de prédictions. Il y a de nombreux paramètres qui peuvent influer sur la dynamique de l’épidémie et qui ne peuvent pas être pris en compte dans ces modélisations tels que l’influence du climat, l’évolution du comportement des Français ou l’impact de nouvelles mesures prises par le gouvernement par exemple".
S. V. avec AFP avec AFP