Île-de-France: l'ARS demande aux hôpitaux d'accélérer les déprogrammations pour libérer des lits

Alors que les services de réanimation des hôpitaux franciliens approchent de la saturation, les autorités sanitaires appellent à repousser davantage d'opérations chirurgicales non-urgentes.

Ce total n'avait jamais été atteint jusque-là: plus de 50.000 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés entre vendredi et samedi en France. Alors que les services de réanimation accueillent chaque jour de nouveaux patients souffrant du coronavirus, la crainte d'une saturation grandit. Dans ce contexte tendu, Aurélien Rousseau, directeur général de l'Agence régionale de Santé (ARS) Île-de-France, a donné ce mardi aux hôpitaux franciliens instruction de déprogrammer davantage d'opérations non-urgentes pour libérer du personnel et des lits.

"Nous devons accélérer l’atteinte des jauges fixées au niveau 3 (du plan blanc, ndlr), c’est-à-dire 1775 lits de soins critiques (réanimation et surveillance continue) et 4797 lits de médecine", écrit Aurélien Rousseau dans un message que BFMTV a pu consulter. Et le directeur de l'ARS Île-de-France de préciser que ces nouvelles capacités devront être atteintes "dès la fin de cette semaine", si ce n'est "dès vendredi".

"La déprogrammation est un acte lourd"

Pour redéployer du personnel et préparer de nouveaux lits destinés aux patients atteints du coronavirus, "il est donc impératif d'engager de façon effective les déprogrammations qui permettront d'atteindre ce capacitaire en soins critiques et en médecine", développe Aurélien Rousseau.

Les déprogrammations concerneront "toutes les activités chirurgicales et médicales dès lors qu'elles sont consommatrices de ressources humaines qui pourraient être affectées dans les service de soins critiques et de médecine Covid", poursuit Aurélien Rousseau. Ce dernier appelle cependant les hôpitaux à préserver "une attention toute particulère" en ce qui concerne la cancérologie, les prélèvements et greffes, la dialyse ou encore la pédiatrie.

"La déprogrammation est un acte lourd", concède l'intéressé, mais nécessaire alors que plus de 70% des capacités des hôpitaux franciliens en réanimation sont occupées par des patients souffrant du Covid-19. Aurélien Rousseau reprend: "Les instructions présentées ici sont formulées en sachant tout ce que cela implique mais avec le sentiment que nous ne pouvons pas désormais repousser cette décision".  

Margaux de Frouville avec Florian Bouhot