Hausse des contaminations à la Covid-19: ces chiffres qui inquiètent le gouvernement

La tendance se confirme. Avec 1397 nouveaux cas de contamination à la Covid-19 dans les dernières 24 heures et 191 nouvelles admissions à l'hôpital, la France s'approche à nouveau du seuil d'alerte. Jean Castex l'a affirmé mardi en des termes qui laissaient peu de place au doute.
S'exprimant depuis le CHU de Montpellier, le Premier ministre a déploré "une moindre vigilance, une moindre discipline, une moindre solidarité de la part de certains d'entre nous". Aujourd'hui, la France compte plus de 204.000 cas confirmés.
"La situation épidémiologique (...) évolue en effet dans le mauvais sens", a déclaré Jean Castex, qui dit vouloir à tout prix éviter un reconfinement.
Si le gouvernement tire ainsi la sonnette d'alarme, c'est que les autorités sanitaires s'inquiètent de l'évolution du "taux d'incidence" du virus. À savoir, le nombre de nouveaux cas pour 100.000 habitants, qui ne cesse d'augmenter. Cet indicateur se situait à 4,4 durant la semaine du 6 au 12 juillet et atteint 16,7 pour la semaine du 3 au 9 août.
Plus de cas en réanimation
Selon le Pr Bruno Megarbane, chef du service réanimation de l'hôpital Lariboisière, "le chiffre cache un groupe qui est inquiétant, celui des nouveaux cas qui rentrent en réanimation et qui, lui, augmente".
"Aujourd'hui en Île-de-France, nous avons environ 70 patients victimes de pneumonie grave (liée au Covid-19), alors qu'il y a à peine un mois, un mois et demi, il n'y avait quasiment plus de nouveaux cas", poursuit-il sur BFMTV.
Durant le Conseil de défense organisé en visioconférence mardi, le président Emmanuel Macron a insisté sur le fait que l'épidémie ne prenait pas de vacances. Sur la carte de propagation du virus, basée sur les données de Santé publique France, 18 départements sont actuellement classés en vigilance modérée, 3 en vigilance élevée.
Population plus jeune
Pour Anne-Claude Crémieux, médecin spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis de Paris, "le virus circule (...) dans une population qui est plus jeune, il commence à circuler dans une population qui est plus à risque des formes sévères".
"Il est encore temps d'essayer de ralentir sa progression, et c'est tout l'intérêt de ces gestes barrières, de ces masques à porter de façon très large", affirme-t-elle.
C'est d'ailleurs pour cette raison que le Premier ministre a demandé aux préfets d'étendre le plus possible l'obligation de porter le masque à l'extérieur.