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Fin de vie: quels produits seront utilisés pour "l'aide à mourir" en France?

Une médecin et une psychomotricienne du service mobile de soins palliatifs au chevet d'une patiente de l'hôpital Antoine-Béclère de l'AP-HP, à Clamart le 27 mai 2025. Photo d'illustration

Une médecin et une psychomotricienne du service mobile de soins palliatifs au chevet d'une patiente de l'hôpital Antoine-Béclère de l'AP-HP, à Clamart le 27 mai 2025. Photo d'illustration - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Les députés ont adopté en première lecture le projet de loi sur la fin de vie, ce mardi 27 mai. Le texte, qui doit désormais être étudié par le Sénat, prévoit la création d'une aide à mourir. Les autorités sanitaires doivent établir le fonctionnement du dispositif.

C'est un grand pas vers la création d'une aide à mourir: ce mardi 27 mai, les députés ont adopté en première lecture les deux projets de loi sur la fin de vie. L'un renforce les soins palliatifs, l'autre ouvre la voie à un système de suicide assisté, si le texte est approuvé par le Sénat en septembre prochain.

Mais plusieurs questions demeurent sur la mise en place concrète de cette nouvelle possibilité, demandée de longue date. L'une d'entre elles: quel produit sera utilisé pour mettre fin aux jours des personnes concernées?

L'article 18 du projet de loi tache deux agences de santé d'établir le protocole, d'une part la Haute autorité de santé, de l'autre l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé.

Ces deux organes ont pour mission "d’évaluer les substances létales qui seront utilisées pour la mise en œuvre de l’aide à mourir". La HAS va devoir "établir des recommandations de bonnes pratiques, incluant une liste de produits des recommandations de bonnes pratiques, incluant une liste de produits susceptibles, isolément ou de manière combinée, d’être utilisés dans le cadre de l’aide à mourir", précise encore l'article.

"À ce stade, nous devons attendre de connaître la disposition définitivement adoptée et la saisine pour débuter notre travail", explique l'agence à BFMTV ce mercredi 28 mai.

Des exemples en Suisse ou en Belgique

Si le cas de la France n'est, à cette heure, pas tranché, d'autres de nos pays voisins laissent envisager une liste de molécules potentiellement utilisables. En Belgique, depuis 2002, l'euthanasie est déjà légale.

Comme le souligne dans une publication l'Association des Médecins anciens étudiants de l'Université libre de Bruxelles, plusieurs classes de médicaments sont employés à cette fin. "Les médicaments à utiliser en première intention sont les barbituriques (thiopental, sécobarbital, pentobarbital), les curarisants, et les anxiolytiques, essentiellement les benzodiazépines", expliquent-ils.

Le Centre belge d'information pharmacothérapeutique, c'est le thiopental qui est utilisé dans cette pratique, ou du propofol en cas de pénurie du premier produit.

En Suisse, la réglementation permet le suicide assisté mais pas l'euthanasie impliquant l'action directe d'un soignant. Les médecins peuvent prescrire aux personnes du pentobarbital, comme le rappelle un article sur le cadre réglementaire publié par l'Université de Lausanne.

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Ce médicament, le pentobarbital, a aussi été utilisé en France dans des euthanasies ou des suicides assistés clandestins. En 2019, un coup de filet mené par la Direction générale de la gendarmerie nationale avait mené à la saisie de 130 flacons de ce produit à travers la France. Ceux-ci étaient notamment détenus par des associations d'euthanasie clandestines.

Tom Kerkour