Covid-19: le Conseil scientifique appelle à la prudence face au spectre d'une 4e vague cet été

Des chaises empilées à la terrasse d'un retaurant fermé, l e 15 mars 2021 à Paris - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
La réouverture progressive des activités sociales annoncée par le gouvernement "doit être conduite de manière prudente et maitrisée" si on veut éviter une "possible quatrième vague" de l'épidémie de Covid-19, met en garde le Conseil scientifique dans un avis rendu au gouvernement jeudi, et dévoilé publiquement ce vendredi.
L'instance qui conseille l'exécutif dans la gestion de la crise sanitaire recommande en particulier d'attendre "un niveau de vaccination de 35 millions de personnes primo-vaccinées", qui devrait être atteint fin juin, et une réelle baisse de la tension pesant sur le système hospitalier avant de lever largement les mesures de contrôle de l'épidémie.
Une auto-saisie du Conseil pour rédiger l'avis
Selon une source proche du conseil, ce dernier s'est "auto-saisi" pour rédiger cet avis, intitulé "Printemps 2021: pour une réouverture prudente et maitrisée avec des objectifs sanitaires". D'autres avis émis ces derniers mois répondaient directement à une demande de l'exécutif.
Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé fin avril un calendrier de levée progressive des mesures de restrictions, en quatre étapes, s'étalant de début mai à fin juin. La prochaine étape, le 19 mai, prévoit notamment la réouverture de l'ensemble des commerces, des terrasses de cafés et restaurants, des cinémas et théâtre, et le recul du couvre-feu à 21 heures.
"La réouverture" des activités économiques et sociales "apparaît souhaitable et même nécessaire", car elle "répond à de fortes attentes et donne une perspective à l'ensemble de la société, perspective dont les bénéfices psychologiques, sociaux et économiques sont sans doute majeurs", souligne le Conseil scientifique.
Le spectre d'une 4e vague cet été
Mais l'instance présidée par Jean-François Delfraissy s'interroge sur "la temporalité du processus" et estime qu'il doit "impérativement" s'accompagner d'"indicateurs sanitaires", alors que le nombre de contaminations et de personnes hospitalisées sont en baisse mais restent à un niveau élevé.
Si "au cours de la réouverture", la circulation virale se stabilise à "une incidence inférieure à 100" cas pour 100.000 habitants par semaine "soit 10.000 nouveaux cas par jour" (contre environ 20.000 actuellement), "les mois qui viennent seront beaucoup plus faciles à gérer". Dans les cas contraire, ils "seront très incertains", insiste l'avis.
"Une sortie précipitée" des mesures de freinage pourrait induire "la survenue durant l'été 2021 d'une possible 4e vague", prévient-il. Le conseil s'inquiète en particulier du "décalage entre les conditions d'ouverture envisagées et le niveau de vaccination de la population qui sera atteint" et prévoit une "période difficile (...) entre début mai et fin juin, alors que se poursuivra la course de vitesse entre variants et vaccination".