Covid-19: ces quatre raisons qui permettent d'entrevoir la fin du tunnel, malgré le reconfinement

Une boîte de doses de vaccin Johnson & Johnson, distribuée par sa filiale européenne Janssen. - KAMIL KRZACZYNSKI
Jusqu'à quand? Presque un an jour pour jour après le premier confinement en France, de nouvelles restrictions de déplacement ont été décrétées dans 16 départements et pour au moins quatre semaines. Le nombre de cas rapportés du Covid-19 est en hausse depuis un mois, et les services de réanimation accueillant les malades sont saturés dans plusieurs territoires.
Alors que des restrictions - couvre-feu et/ou confinement - sont en place depuis octobre en France, ces nouvelles mesures démontrent que le pays n'arrive toujours pas à maîtriser l'épidémie, mais quand le pourra-t-il?
· Janssen: une nouvelle arme pour la campagne vaccinale
Trois vaccins sont actuellement autorisés en France, le Pfizer, le Moderna et l'AstraZeneca. La mise sur le marché du sérum Janssen a été autorisée il y a quelques jours, la campagne vaccinale française va ainsi s'armer de nouvelles doses, et donc progresser plus rapidement. Ce vaccin ne s'injecte en effet qu'en une seule dose. Ces nouvelles sont vitales, car la vaccination est le seul remède pour le moment connu au SARS-CoV-2, même si ses effets ne s'observeront que dans plusieurs semaines.
"Il faut avoir au moins 10% de la population vaccinée pour observer un ralentissement de l'épidémie", expliquait début février à BFMTV.com Stéphane Paul, immunologiste et membre du comité vaccin Covid-19. Selon le dernier décompte de CovidTracker le 19 mars, seulement 8,40% des Français ont reçu une dose de vaccin, 3,43% les deux. La campagne a été ralentie ces derniers jours en raison de la suspension temporaire du vaccin AstraZeneca.
A cette nouvelle arme s'ajouteront aussi, et surtout, l'arrivée dans les prochains jours des millions de doses commandées ces derniers mois aux autres laboratoires déjà autorisés en France. Pour rappel, le gouvernement espère avoir vacciné au moins 10 millions de Français d'ici à la mi-avril.
· Les résidents d'Ehpads autorisés à sortir
Parmi les résidents d'Ehpad, "87% ont reçu une première dose, 62% les deux et 50% bénéficient d'une couverture maximale", expliquait vendredi dernier Brigitte Bourguignon ministre chargée de l'Autonomie au Parisien.
Grâce à cette campagne vaccinale, les résidents des Ehpad - pour qui les confinements et interdictions de voir les proches ont été particulièrement difficiles à vivre - sont depuis samedi autorisés à sortir de leur établissement. "Les résidents, quel que soit leur statut vaccinal et immunitaire, doivent retrouver les mêmes droits que le reste de la population, comme la possibilité de voir leurs proches, à l’extérieur ou à l'intérieur de l'établissement", a expliqué la ministre.
· L'arrivée des auto-tests
L'arrivée des auto-tests nasaux en France pourrait encore améliorer la situation sanitaire, au niveau du dépistage. Ils seront d'abord disponibles en pharmacies, avant de peut-être atterrir dans les grandes surfaces, si les conditions de vente le permettent. L'idée est de simplifier l'accès au test de la population et du même coup à l'identification des cas positifs. Chacun pourrait ainsi se tester soi-même rapidement en cas de doute, avec un résultat en 20 à 30 minutes.
"Tout autotest antigénique positif devra ensuite faire l'objet d'une confirmation par test RT-PCR, permettant également de caractériser le variant en présence", précise le site service public. Pour rappel, en cas de tests positif, l’isolement doit durer 10 jours à compter des premiers symptômes, ou bien 10 jours à partir du test positif quand il n'y a pas eu de symptôme.
D'autres tests, simplifiant également la démarche du dépistage, sont déployés, comme les tests salivaires, utilisés depuis peu dans les établissements scolaires. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a vanté vendredi sur BFMTV/RMC leur succès, annonçant un taux d'acceptation de 70% à ces tests, contre 20% pour les nasopharyngés, plus contraignants. Sur les 100.000 tests salivaires réalisés la semaine dernière dans les écoles, en moyenne 0,5% étaient positifs, a annoncé le ministre.
· Une perspective mi-avril?
Il semble difficile de donner une date exacte concernant l'amélioration de la situation sanitaire en France, mais l'exécutif a, à plusieurs reprises, donné une échéance de sortie de la crise sanitaire. "Ça va taper dur jusqu'à mi-avril", avait ainsi déclaré le président français Emmanuel Macron. "Au mois d'avril/mai, on peut espérer avoir un impact de la vaccination suffisant pour observer une diminution de la pression sur l'hôpital et donc, on l'espère, un allègement des restrictions", avait également expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Pour observer une incidence des restrictions actuelles sur la courbe épidémique et sur les admissions en réanimation, il faudra attendre au moins deux à trois semaines, car les contaminés d'aujourd'hui sont les potentiels hospitalisés de demain. L'horizon d'avril/mai reste toutefois incertaine.
"On y arrivera, mais est-ce que c'est le 15 avril? Ce n'est pas très probable", avait déclaré sur BFMTV Axel Kahn, généticien et président de la Ligue contre le cancer.
