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Covid-19 à l'école: les syndicats d'enseignants vent debout après les annonces gouvernementales

Une enseignante et des élèves masqués en classe - image d'illustration

Une enseignante et des élèves masqués en classe - image d'illustration - Thomas Samson

Plusieurs représentants syndicaux dénoncent l'inaction du gouvernement en matière de protection contre les contaminations en milieu scolaire.

Sanctuariser l'école face à la propagation exponentielle du variant Omicron. Lors de sa prise de parole de lundi soir, Jean Castex a assuré que la rentrée des classes aura bien lieu le 3 janvier prochain, le gouvernement conservant sa ligne de ne fermer les établissements scolaires "qu'en dernier recours" contrairement à ce que préconisent plusieurs professionnels de santé. Le Premier ministre a en outre assuré que le dépistage du Covid-19 sera intensifié dans les collèges et lycées, qui ne sont pour l'heure pas basculés en distanciel.

"Nous continuons à travailler avec le ministre de l'Éducation nationale pour renforcer les mesures qui sont susceptibles de réduire les risques, notamment la question de l'aération, de l'équipement des classes qui ne le sont pas encore en capteurs de CO2", a de son côté complété le ministre de la Santé Olivier Véran.

"Tout ça n'est pas très sérieux"

Des avancées légères, qui ne sont que très modérément du goût des syndicats d'enseignants. Invitée à réagir aux annonces gouvernementales sur Franceinfo, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU (Syndicat National des Enseignements de Second degré), déplore le manque de considération du monde éducatif par l'exécutif.

"Le véritable débat c’est comment on sécurise les collèges et les lycées, et force est de constater ce soir que le discours de Jean Castex il est d’une contradiction immense", commence-t-elle, pointant le fossé qui existe entre "un diagnostic qui met en avant la gravité de la situation" et l'absence "d'annonce particulière pour les collèges et lycées."
"Or on a à peine eu quelques mots sur le renfort de la politique de tests, on ne sait absolument pas comment ça va se faire, finalement Olivier Véran n’a pas donné de précisions là-dessus, on ne sait pas comment en quelques jours les collèges et lycées vont être équipés en capteurs de Co2, on en est encore à se demander comment on va ouvrir les fenêtres, tout ça n’est pas très sérieux, loin des grands discours l’école est loin d’être la première préoccupation de ce gouvernement", dénonce-t-elle.

Sur Twitter, ce même syndicat a également personnellement accusé le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer d'avoir tenté de dissimuler le message de Claire Guéville faisant remarquer au ministre l'absence de tests, de purificateurs d'air ou encore de détecteurs de CO2 dans plusieurs établissements scolaires.

"Tout va bien parce qu'on s'en fiche"

Le SNES-FS n'est pas le seul syndicat à témoigner de son inquiétude. Sur Twitter, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte parole du SNUipp-FSU, a indirectement répondu à la présidente déléguée du groupe LaREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, qui a assuré sur TF1 que l'ouverture des établissements scolaires "ne se fera jamais au détriment de la santé de nos enfants ou enseignants."

"Traduction: "Les écoles restent ouvertes mais ne sont pas sécurisées, le virus y circule, les enfants se contaminent, les enseignants malades ne sont pas remplacés, l’école est en mode très dégradé mais on continue de dire que tout va bien parce qu’on s’en fiche", a-t-elle ironisé.

En ce qui concerne la campagne de tests annoncée par l'exécutif, Guislaine David a bien du mal à y croire. "Donc ça fait quand même plusieurs mois qu’on nous annonce que la politique de dépistage va être amplifiée, et là on va y croire! Soyons fous!", écrit-elle.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV