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Santé

"Alerte rouge": l'OMS déplore "la forte baisse" de la vaccination infantile dans le monde

Un enfant recevant une dose du vaccin Pfizer=BioNTech à Madrid (Espagne) le 15 décembre 2021 (Photo d'illustration).

Un enfant recevant une dose du vaccin Pfizer=BioNTech à Madrid (Espagne) le 15 décembre 2021 (Photo d'illustration). - Oscar del Pozo

Quelque 25 millions d'enfants ont raté une ou plusieurs doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite en 2021. Soit 6 millions de plus qu'en 2019.

La crise du Covid-19 et la désinformation sont à l'origine de la plus forte baisse continue de la vaccination infantile contre d'autres maladies en quasiment trois décennies, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé et de l'Unicef publié ce jeudi.

La proportion d'enfants ayant reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) est tombée de 86% en 2019 à seulement 81% en 2021. Ce vaccin est utilisé comme indicateur clé de la couverture vaccinale à travers le monde, et cette baisse enregistrée en 2020 et 2021 fait suite à une décennie d'améliorations.

"Il s'agit d'une alerte rouge pour la santé des enfants. Nous sommes témoins de la plus forte baisse continue de l'immunisation infantile depuis une génération", a déclaré dans un communiqué Catherine Russell, directrice générale de l'Unicef. "Les conséquences se mesureront en nombre de vies."

Couverture vaccinale trop faible

Parmi les 25 millions d'enfants qui ont raté une ou plusieurs doses de ce vaccin DTP en 2021, 18 millions n'ont reçu aucune dose, la majorité d'entre eux se trouvant dans des pays à revenus moyens ou faibles. Les raisons de cette chute sont multiples: conflits, désinformation accrue et problèmes d'approvisionnement ou de continuité des soins liés à la pandémie de Covid-19.

Il était espéré que l'année 2021 commence à opérer un rattrapage après les confinements mais au lieu de cela, les taux de vaccination ont continué à baisser, et ce dans toutes les régions du monde.

Cette couverture trop faible a entraîné l'apparition d'épidémies évitables de rougeole et de polio sur les 12 derniers mois, a souligné le rapport.

"Nous devons opérer un rattrapage"

Ces mauvaises nouvelles interviennent alors que les taux de malnutrition sont par ailleurs en hausse. Un enfant malnutri a déjà des défenses immunitaires plus faibles, et est donc plus susceptible de développer des cas graves de ces maladies pourtant évitables.

"Nous devons opérer un rattrapage de l'immunisation pour les millions (d'enfants) manquants, ou nous allons inévitablement voir davantage d'épidémies, d'enfants malades et une grande pression sur des systèmes de santé déjà à flux tendu", a plaidé Catherine Russell.

A.G avec AFP