Nicolas Sarkozy mis en examen: pour 79% des Français il est un justiciable comme les autres

D'après un sondage Elabe pour BFMTV, une large majorité de Français estiment que la mise en examen de l'ancien président de la République pour "financement illégal" de sa campagne de 2012 est justifiée par le fait que Nicolas Sarkozy est un citoyen comme les autres.

Mauvaise passe judiciaire pour l'ancien chef de l'Etat. Après une première mise en examen pour "corruption active" dans l'affaire dite des écoutes, le président du parti Les Républicains est à nouveau poursuivi par la justice dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Mis en cause pour "financement illégal", il est également placé sous le statut de témoin assisté. Ses soutiens y voient une preuve d'innocence. "Jamais la situation d'un homme public n'a été autant disséquée, décortiquée, passée au microscope", a ainsi dénoncé Brice Hortefeux, un proche parmi les proches.

Loin d'y voir un acharnement judiciaire propre à Nicolas Sarkozy, les Français sont très largement majoritaires à penser que l'ancien président ne fait l'objet d'aucun traitement particulier. D'après un sondage Elabe pour BFMTV, 79% des personnes interrogées estiment que le président des Républicains est un citoyen comme les autres qui doit faire face à la justice si son nom est cité. Des juges qui font leur travail selon cette enquête.

Seuls les sympathisants LR parlent d'acharnement

A l'inverse, encore 1 Français sur 5 trouve que la justice s'acharne sur l'homme en raison de son statut d'ex-chef de l'Etat. Ce sentiment d'acharnement est largement partagé par les sympathisants du parti Les Républicains qui sont 53% à le considérer. Mais ils sont bien les seuls puisque auprès des partisans de la droite et du centre, seuls 37% pensent que la justice traite différemment l'ancien président. Les plus sévères étant les électeurs du Modem (5% parlent d'acharnement).

Pis, même les électeurs de Nicolas Sarkozy lors du 1er tour de la présidentielle de 2012 sont très partagés (50/50) concernant l'attitude de l'institution judiciaire face à leur champion de l'époque. Une mauvaise nouvelle pour le prétendant - non déclaré - à l'investiture pour 2017 lors de la primaire. Si Nicolas Sarkozy réduit l'écart avec Alain Juppé lors d'un dernier sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, fin janvier dernier, le maire de Bordeaux devançait de 11 points son rival dans une récente enquête Elabe pour BFMTV.

- © Capture BFMTV

La gauche et le FN saluent le travail de la justice

Dans le reste de l'échiquier politique, les personnes interrogées estiment que la justice fait son travail en impliquant ou en entendant Nicolas Sarkozy dans des affaires judiciaires. Ainsi 94% des partisans de la gauche penchent pour cette hypothèse. Idem chez les électeurs de 2012 de François Hollande et 95% des soutiens de Jean-Luc Mélenchon trouvent qu'il faut laisser la justice faire son travail.

Et même le Front national, qui dénonce à chaque occasion le système "UMPS" et qui critique le faible pouvoir des juges, estiment que ces derniers agissent conformément au droit en traitant Nicolas Sarkozy comme un citoyen ordinaire. Ainsi, ils sont 73% des partisans du Front national, et 74% des électeurs au premier tour de 2012 de Marine Le Pen, à saluer le travail de la justice.

Justine Chevalier