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Quand Baroin fustige la "tournée d'adieux" de Hollande, qui se prend "pour Aznavour"

François Baroin et François Hollande s'échauffent au salon des maires pour la présidentielle.

François Baroin et François Hollande s'échauffent au salon des maires pour la présidentielle. - Stéphane de Sakutin - AFP

François Hollande est un président sur le départ, mais un président hyperactif. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde, notamment à droite. François Baroin, fidèle soutien de François Fillon, a dit tout son mépris de cette "tournée d'adieux" lundi, considérant que le chef de l'Etat "n'est pas Aznavour".

Pour critiquer ses adversaires et ceux de son candidat, François Baroin n'est jamais à court d'images. Invité sur Cnews lundi, jour du lancement officiel de cette nouvelle version d'iTélé, le sénateur-maire de Troyes était interrogé sur les propos très virulents de Marine Le Pen à l'égard des magistrats, lors de son meeting à Nantes. Des propos qu'il a condamnés, au même titre que d'autres responsables politiques.

Lundi, François Hollande a affirmé qu'il n'accepterait "jamais qu'on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République au prétexte qu’ils appliquent la loi et qu’ils font en sorte que la justice puisse travailler". Il s'exprimait lors d'une visite - la première d'un président en exercice - au siège du Grand Orient de France, la principale obédience maçonnique, à Paris. Une déclaration jugée de trop par François Baroin, qui s'est tout de suite montré offensif à l'égard du chef de l'Etat.

"Il n’y a plus d’autorité à la tête de l’Etat depuis longtemps", a-t-il déploré, avant d'ajouter, à propos de ce déplacement, "je ne salue aucune visite de François Hollande".

"Qu'il nous laisse tranquille"

Pour le président de l'Association des maires de France, fidèle soutien de François Fillon dans sa campagne, François Hollande ferait mieux de rester silencieux. Le président était samedi au Salon de l'agriculture, lundi à Dreux et Chartres, et ce mardi à Angoulême. Une manière sans doute d'exorciser son départ à venir, et de laisser sa marque. "C'est important, la trace", a-t-il avoué devant le Grand Orient de France.

François Baroin s'est montré sceptique devant la multiplication des déplacements de ce président sur le départ.

"Ecoutez, il inaugure les chrysanthèmes Hollande. Franchement, il faut qu'il soit responsable. Il dit qu'il n'y va plus, qu'il ne parle plus non plus. Voilà. Il n'est pas là pour faire une tournée d'adieux", a-t-il lancé. Ce à quoi Laurence Ferrari lui a répondu: "C'est la démocratie, on en peut pas lui interdire de parler non plus". "C'est pas Aznavour, il a pas 90 ans. Il a terminé sa vie politique. Il a pris cette décision. Il entre dans l'Histoire par la petite porte. Qu'il nous laisse tranquille", a insisté François Baroin. 

Il y a quelques jours, François Baroin avait qualifié François Bayrou de "passager clandestin du socialisme" et désigné Emmanuel Macron comme "une agence de voyage qui découvre la France". 

Charlie Vandekerkhove