BFMTV
Politique

Pour Woerth, Macron "dilapide la croissance" et va "moins loin que Hollande"

Eric Woerth

Eric Woerth - BFMTV

Le président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale et député LR de l'Oise, Eric Woerth, a sévèrement jugé la politique économique menée par Emmanuel Macron ce jeudi.

Emmanuel Macron "dilapide la croissance" et va même "moins loin que François Hollande" sur certains aspects, juge le député (Les Républicains) Eric Woerth, président de la Commission des finances, dans un entretien au Point.

"Une entourloupe majeure"

Sur la "compétitivité des entreprises", Macron "va même moins loin que Hollande. Il va transformer le CICE en baisse de charges patronales. Nous y sommes évidemment favorables, sauf qu'il en profite pour baisser son taux et récupérer une partie des baisses de charges par l'augmentation des recettes de l'impôt sur les sociétés qu'elles vont générer. Au total, c'est une ponction de 8 à 9 milliards. C'est une entourloupe majeure", explique Eric Woerth.

Eric Woerth juge aussi sévèrement la réforme de la taxe d'habitation dont "le gouvernement se garde bien de dire par quel impôt il va la remplacer". Quant à sa suppression totale finalement prévue pour 2020, "c'est une session de rattrapage, parce que le gouvernement s'inquiète du pouvoir d'achat. Il a bricolé pour essayer de l'augmenter, mais se rend compte que le ressenti des Français est bien différent".

"Même Hollande n'avait pas fait baisser le pouvoir d'achat"

"L'Insee l'a dit: quand on fait la somme de tous les prélèvements, on aboutit à une baisse de pouvoir d'achat en 2018! Même Hollande n'avait pas fait baisser le pouvoir d'achat!", souligne-t-il.

"Emmanuel Macron s'est embourbé dans son bricolage fiscalo-social", juge Eric Woerth pour qui "jouer les retraités contre les actifs, comme le fait Emmanuel Macron avec la hausse de la CSG, est une profonde erreur!". 

"Les ordonnances sous pression"

Par ailleurs, le président "ne veut supprimer que 120.000 postes" de fonctionnaires là où "il faudrait en supprimer 300.000 sur le quinquennat", juge Eric Woerth.

Sur la réforme annoncée de la SCNF, Edouard Philippe a selon lui "inventé un concept: les ordonnances sous pression". "Si le dialogue n'aboutit pas à l'accord qu'il souhaite, il passera en force". La réforme "proposée est minimale", juge-t-il, car "elle n'aborde pas la question des retraites et ne traite celle du statut des cheminots que pour les nouveaux entrants!"
M. F. avec AFP