Pendant qu'Edouard Philippe prononcera son discours, Emmanuel Macron sera dans un sous-marin

Edouard Philippe et Emmanuel Macron en février 2016. - AFP
C'est un grand jour pour Edouard Philippe. Le Premier ministre doit prononcer à 15 heures son discours de politique générale, qui doit être suivi du vote de confiance des députés. Il doit présenter la mise en oeuvre de la feuille de route tracée lundi par Emmanuel Macron devant le Parlement réuni en Congrès.
Le président a fixé "un cap", comme le rappelle sur BFMTV, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, et Edouard Philippe sera ce mardi "le pilote qui utilise toute la puissance du bateau". Le bateau étant, pour Christophe Castaner, le Parlement et le gouvernement. Mais des deux hommes, c'est Emmanuel Macron qui sera réellement en mer ce mardi.
Arrivé peu après 9 heures à l'Ile Longue, dans la rade de Brest, le président de la République n'est pas sûr de pouvoir écouter le discours de son Premier ministre: d'après nos informations, il est monté vers 11 heures à bord d'un Sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE), pour une visite de plusieurs heures - 4 environ - en plongée. Il doit passer une grande partie de la journée au sein de la Force océanique stratégique (FOST).
Déjeuner à bord du sous-marin
Après avoir visité la base de l'Ile Longue, le chef des armées a été hélitreuillé jusqu'au navire "Le Terrible", l'un des quatre SNLE en service, à la rencontre des 110 hommes qui y sont embarqués pour 90 jours maximum. Un programme chargé l'y attend: le président de la République doit déjeuner à bord, visiter les postes d'équipage et le poste de commandement, ainsi que l'hôpital de bord, et rencontrer l'équipage. Il doit surtout assister à une "séquence de lancement simulée de missiles nucléaires". Pour rejoindre la terre, Emmanuel Macron montera à nouveau dans un hélicoptère. Sa sortie devrait avoir lieu en début d'après-midi, l'heure exacte reste incertaine.
Quand Emmanuel Macron a décidé de réunir le Congrès le 3 juillet, de nombreuses critiques se sont élevées, lui reprochant de griller la politesse à son chef de gouvernement, de vouloir s'imposer comme le chef. D'après Le Figaro, les équipes du Premier ministre n'ont eu vent de sa visite à Brest qu'au cours du séminaire gouvernemental de Nancy, par la presse. Faut-il y voir une deuxième impolitesse de la part du chef de l'Etat? Aucun problème, s'échine à répéter l'entourage des deux hommes.
"Le président n'écoutera pas forcément le discours du Premier ministre mais il l'aura bien évidemment lu avant", indique l'entourage du chef de l'Etat au Figaro.
"Ils l'ont travaillé ensemble"
Sur BFMTV, Christophe Castaner a insisté sur le fait que le président et le Premier ministre avaient élaboré ensemble l'agencement des deux discours et celui de mardi en particulier.
"Ils l'ont travaillé ensemble. Y compris cette séquence avec le président de la République qui a fixé un cap, une orientation, et derrière, la mise en oeuvre", a déclaré le porte-parole du gouvernement.
"Aujourd'hui c'est la méthode opérationnelle. Ce n'est pas de l'anti-Macron, c'est au contraire de la complémentarité avec le discours d'Emmanuel Macron", a-t-il ajouté. Une "complémentarité" régulièrement mise en avant. "Le président et le premier ministre, ce n'est pas la même chose. Tous ceux qui ne le comprennent pas se trompent", affirme Edouard Philippe, cité par Le Figaro.
"C'est quelque chose qui peut vous surprendre mais un président et un Premier ministre, ça se parle et ça échange!".