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INFO BFMTV. En pleine campagne pour prendre la tête du PS, Boris Vallaud lance une consultation des militants

Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, à l'Assemblée nationale le 14 janvier 2025

Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, à l'Assemblée nationale le 14 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Le président des députés PS veut proposer aux adhérents du parti de créer une "Académie Léon Blum" pour former les cadres et militants du mouvement. Il espère également permettre aux militants de pouvoir se prononcer sur les futures "alliances" avec d'autres mouvements, notamment LFI.

Une initiative pour plier le match à quelques semaines du congrès du parti socialiste? Coincé entre le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le patron actuel des socialistes, Olivier Faure, Boris Vallaud veut se faire remarquer. De quoi le pousser à lancer une consultation des militants qui seront amenés à désigner leur nouveau chef en juin, d'après des informations de BFMTV.

Parmi les questions auxquelles les socialistes seront amenés à répondre, on trouve notamment la proposition de créer "immédiatement une 'Académie Léon Blum'", à la fois "pôle de production idéologique" et "formation des cadres et des militants".

Des "permanences" partout en France

Boris Vallaud avait déjà mis le sujet sur la table en mars, semblant s'inpirer de l'Institut La Boétie, un organe de réflexion lancée par La France insoumise en 2020.

Autre proposition adressée aux militants: l'éventuel lancement d'un "nouveau média" intitulé "Le nouveau populaire" ou encore l'ouverture de "permanences socialistes" dans toute la France, qui sont actuellement cantonnées aux territoires des députés PS.

Dans un courrier adressé aux militants le président des députés PS profite également de l'occasion pour prendre ses distances avec Olivier Faure, sans le nommer.

Les socialistes sont ainsi invités à dire s'ils souhaitent "être davantage associés aux décisions stratégiques nationales" comme le "choix des alliances" avec La France insoumise lors des futures élections ou encore à "des consultations sur Internet pour des sujets divers".

S'éloigner de LFI

Autant d'éléments que n'a pas mis en place le premier secrétaire du PS, pourtant en poste depuis 2018 tout en permettant au passage d'acter clairement la rupture avec les insoumis. Ces derniers mois, les tensions sont encore montées d'un cran entre les deux partenaires de la Nupes puis du Nouveau front populaire qui ont su s'unir aux législatives de 2022 puis de 2024.

Longtemps partisan de l'union, Olivier Faure a largement pris ses distances, tentant ainsi de donner des gages à ceux en interne qui critiquent cet accord avec La France insoumise. La proposition de Boris Vallaud n'arrive donc pas par hasard, moins d'une semaine après de vives tensions lors de la manifestation du 1er-mai.

Plusieurs élus PS, dont le député Jérôme Guedj, ont été pris à partie et le stand du PS saccagé. Des insultes antisémites ont également été entendues. Une partie des socialistes ont accusé LFI d'être responsable des débordements. Manuel Bompard, le coordinateur des insoumis, a indiqué de son côté ne pas souhaiter être lié à ces incidents.

Pas "un congrès de revanche"

Mais dans l'entourage de Boris Vallaud, on assure qu'il ne faut pas voir dans ce courrier adressé aux militants un règlement de compte avec Olivier Faure.

"Si malheureusement trop de cadres rêvent d'un congrès de revanche, on a constaté sur le terrain que les militants sont majoritairement d'accord sur beaucoup de choses", juge l'un de ses proches auprès de BFMTV.

"Prendre à témoin les militants permet de sortir de la logique du bloc contre bloc dans laquelle certains veulent enfermer ce congrès", défend encore l'un des proches du président des députés socialistes.

Le questionnaire sera envoyé ce mercredi par mail aux 40.000 militants.

Anthony Lebbos et Marie-Pierre Bourgeois