Jean-Luc Mélenchon inaugure une écolé dédiée à la formation des cadres de LFI

Le chef de file de La France insoumise a officiellement lancé ce dimanche sa présidence de l'Institut "La Boétie", un think tank de pensée anticapitaliste qui formera des futurs cadres de la gauche radicale.

Après la politique, l'enseignement? C'est la voie que semble emprunter le chef de file de La France insoumise qui inaugure ce dimanche à Paris une nouvelle fondation pour la formation des futurs cadres de son parti, "La Boétie".

Organisée en départements (philosophie, géographie, histoire...), la fondation est à la fois un lieu de rencontre des intellectuels anticapitalistes, une source de notes thématiques et une école de formation militante.

Dix week-ends de formation

La première promotion de ce think tank compte 70 étudiants qui s'apprêtent à suivre dix week-ends de formation pour développer leur réflexion sur l'humanisme, le matérialisme et la théorie peaufinée par Jean-Luc Mélenchon, "L'Ere du peuple".

Clémence Guetté, co-présidente de l'Institut, se félicite du succès de l'école de formation, qui a reçu 1500 candidats pour intégrer cette première promotion. Entre chaque session, les élèves - "à l'origine sociale diverse", souligne-t-elle - auront des devoirs à effectuer et des cas pratiques à réaliser, comme prendre la parole en public.

"En retrait, pas en retraite"

À 71 ans, Jean-Luc Mélenchon espère ainsi "élever le niveau d'exigence intellectuelle du débat" et participer d'une "vision du monde" qui manque désormais à ses yeux à la gauche traditionnelle, tout en diffusant la pensée LFI. Une manière pour celui qui a pris ses distances avec la vie politique depuis cet été, "d'être en retrait mais pas en retraite", selon ses mots, repris par France info.

L'Institut La Boétie permet à Jean-Luc Mélenchon de "cultiver son autonomie et sa stratégie personnelle", estime auprès de l'AFP un frondeur de La France insoumise. À ses yeux, le travail sur le programme politique, la "sous-traitance" pour LFI de la formation des militants et, à terme, de possibles subventions publiques et locaux parisiens offrent une potentielle "rampe de lancement" à Jean-Luc Mélenchon.

"L'Institut a un rôle complémentaire du mouvement et du groupe parlementaire", soutient plutôt sa co-présidente Clémence Guetté, par ailleurs députée et responsable du programme de LFI à la présidentielle.

Si le fonds de dotation initial a été abondé par LFI, qui met temporairement à disposition quelques bureaux, précise le secrétaire général de l'Institut, Manuel Menal, La Boétie va demander des subventions publiques, à l'exemple de la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS. Ainsi "ça dépasse largement le cadre insoumis", dit-il.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV