BFMTV
Parlement

"Retirez votre tweet": un député LFI chahuté à l'Assemblée après sa photo avec un ballon à l'effigie de Dussopt

Thomas Portes à l'Assemblée nationale le 10 février 2023.

Thomas Portes à l'Assemblée nationale le 10 février 2023. - BFMTV

Thomas Portes, élu de Seine-Saint-Denis, a posé jeudi avec un ballon de football à l'éfigie du ministre du Travail sous son pied, lui demandant de retirer sa réforme des retraites.

Il a essuyé la colère des bancs de la majorité. Ce vendredi, le député LFI de Seine-Saint-Denis Thomas Portes a souhaité prendre la parole dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale au quatrième jour de l'examen de la réforme des retraites. Mais face aux huées des députés de la majorité, il n'a pas pu s'exprimer.

Jeudi, Thomas Portes a posté une photo sur son compte Twitter, qui ne passe pas. On le voit poser le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt.

"L'hémicycle vous demande des excuses"

Très rapidement, le député s'est attiré les foudres de la majorité. Le cliché a également été dénoncé par d'autres élus, à l'instar de Marine Le Pen, alors que le malaise s'est installé même au sein de la Nupes, notamment chez les socialistes.

Souhaitant prendre la parole ce vendredi dans l'hémicycle, Thomas Portes a été hué par les députés Renaissance. "Ne soyez pas étonné mon cher collègue", lui a alors lancé Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale.

Avant d'ajouter: "Je crois que l’hémicycle vous demande des excuses", sous les applaudissements de son camp.

La présidente du groupe insoumis Mathilde Panot a alors demandé une interruption de séance, reprochant à Yaël Braun-Pivet sa "partialité". S'en est suivie une succession de rappels au règlement et de suspensions de séance dans l'Assemblée nationale, dans une ambiance très tendue.

"Un appel au meurtre"

"Retirez votre tweet", lui ont lancé plusieurs députés de la majorité. "Je retirerai mon tweet le jour où vous retirerez cette réforme", a répondu Thomas Portes.

La présidente de Renaissance Aurore Bergé a également demandé à Thomas Portes "des excuses" pour cette "attitude provocatrice". De son côté, l'ancien ministre de droite et désormais rallié à la majorité Éric Woerth a estimé que le cliché posté par Thomas Portes constitue "ni plus ni moins un appel au meurtre".

Dans ce chahut, Raquel Garrido a pris la défense de son collègue de La France insoumise. "Vous avez le droit d’être en désaccord, vous avez le droit d’avoir une opinion politique sur l’expression de vos collègues mais vous n’avez pas le droit d’entraver le droit d’amendement", a lancé à la majorité la députée insoumise.

"Vous êtes en train de violer la Constitution", a encore accusé Raquel Garrido.

Salomé Robles