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Parlement

Placé en retard et Baylet combatif: les nouveaux ministres sous le feu des députés

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- - Alain Jocard - AFP

Le nouveau gouvernement assistait mardi à ses premières questions à l'Assemblée nationale. Jean-Vincent Placé s'est fait remarquer pour son retard, Jean-Michel Baylet pour sa maîtrise de l'exercice et Manuel Valls a défendu contre les critiques la "cohérence" de son action.

Il en rêvait tant qu'il a raté son entrée. Jean-Vincent Placé n'a pas pu s'installer sur les bancs des ministres pour sa première séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mardi.

Arrivé une petite minute de retard, il n'y avait plus de place pour le secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'État et de la Simplification qui a dû s'installer au troisième rang. Il faut dire qu'avec un gouvernement pléthorique de 38 ministres, les places sont chères sur les bancs.

Baylet combatif

Jean-Michel Baylet, lui, n'en était pas à ses premières QAG puisqu'il est entré pour la première fois dans un gouvernement en juillet 1984. C'est donc comme dans un poisson dans l'eau et après un clin d'œil alors qu'il a répondu à une question du député LR Dominique Tian qui aurait pu le mettre en difficulté.

En effet, le nouveau ministre a repris le portefeuille de l’Aménagement des territoires et des Collectivités, alors qu'il était un adversaire farouche de la réforme territoriale et qu'il a manœuvré pour sauver le sort des départements que Manuel Valls avait prévu de supprimer. Il a en plus comme secrétaire d’Etat Estelle Grelier, qui aurait bien vu les conseils départementaux disparaître.

Interrogé sur cette "alliance de la carpe et du lapin", il ne s'est pas démonté, et a remercié le député de lui donner l'occasion de "clarifier d'entrée de jeu certaines choses". Il a expliqué qu'il y avait "un temps pour la réflexion", "un temps pour la concertation", "et un temps pour la décision".

"Quand la loi est votée, elle s'applique à tout le monde, elle engage tout le monde et a fortiori aux membres du gouvernement", a poursuivi le patron de presse.

"Si vous êtes dans cette manière républicaine et démocratique de voir les choses je vous engage à venir travailler avec nous", a conclu celui qui était secrétaire d’Etat chargé des collectivités locales en 1988.

"A quoi aura servi le remaniement?"

Le chef de file des députés centristes, Philippe Vigier a interpellé le Premier ministre lui demandant "à quoi aura servi le remaniement" et où était la cohésion. Manuel Valls lui a répondu dans un langue tirade:

"La politique étrangère ou la politique de défense change-t-elle? Non. La politique de sécurité, c'est-à-dire faire face à la menace terroriste, change-t-elle? Non. La priorité à la lutte contre le chômage pour l'emploi, c'est-à-dire la confiance aux entreprises à condition qu'elles remplissent pleinement leurs engagements, ce que j'ai rappelé hier (...) Allons-nous changer? Non bien sûr."

"La politique d'égalité, la priorité à l'école et à l'éducation nationale (...) Y a-t-il un changement ? Non. (...) Et à partir du moment où il y a un succès comme celui de la Cop21, je me réjouis que des écologistes viennent dans ce gouvernement parce que là est pleinement leur place", a ajouté le chef du gouvernement.

"La cohérence, l'engagement du gouvernement autour de ces priorités, sont préservés et c'est là pour moi l'essentiel", a conclu le Premier ministre.

Pour son retour sur les bancs du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, a répondu à deux questions sur la position de la France en Syrie, sous les applaudissements timides de la majorité.

Et enfin, maintenu au ministère de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a dû une nouvelle fois répondre à des attaques de la droite sur la crise Agricole. "Il y a des non-remaniés qui auraient aimé être remaniés", a raillé sur Twitter le député LR François Cornut Gentille.

Et si vous n'êtes pas encore familier avec les noms d'Audrey Azoulay ou Ericka Bareigts; ou que vous ne savez pas si Harlem Désir était déjà en poste ce diaporama vous permettra d'être incollable sur le nouveau gouvernement: