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Parlement

Les députés insoumis votent contre une résolution appelant à la "libération immédiate" de Boualem Sansal

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Lors des débats à l'Assemblée nationale, ce mardi 6 mai, les députés de la France insoumise ont voté contre la proposition de résolution européenne appelant à la libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie pour "atteinte à l'unité nationale". Le texte, sans valeur contraignante, a toutefois été adopté.

C'est un non unanime pour les insoumis. Ce mardi 6 mai, 28 députés du groupe parlementaire La France insoumise (LFI) - Nouveau Front populaire ont voté contre la proposition de résolution européenne appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de Boualem Sansal.

Lors de la première séance publique qui s'est déroulé cet après-midi à l'Assemblée nationale, 335 suffrages se sont exprimés avec 307 pour, 28 contre et 4 abstention. Le texte a été adopté.

Parmi les opposants figure la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, le député du Val-de-Marne Louis Boyard, le député de Marseille Manuel Bompard, le député du Nord, David Guiraud ou encore le député du Rhône Gabriel Amard.

Incarcéré depuis le mois de novembre en Algérie, Boualem Sansal, âgé de 80 ans, a été condamné à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, à Alger, le 27 mars. L'écrivain franco-algérien était poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation, notamment "atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays".

"Honte"

En réaction au vote de la France insoumise, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal a dénoncé sur X une "position honteuse". "Depuis de longs mois, notre compatriote Boualem Sansal est retenu prisonnier par le régime autoritaire d’Alger. À travers l’homme, c’est la liberté d’expression qui est emprisonnée et les valeurs de la France prises en otage", a-t-il écrit.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a jugé que la France insoumise "sombre une fois de plus dans l’indignité et le déshonneur".

Lors de l'examen du texte cet après-midi, le député LFI Éric Coquerel, soutenu sous les applaudissents par son groupe parlementaire, a tonné que la proposition de résolution était "un moyen d'instrumentaliser Boualem Sansal" et de "régler des comptes avec l'Algérie".

"On n'obtient pas des choses avec Alger sous la menace, le chantage et la confrontation", a-t-il affirmé.

En France, l'affaire a connu un large retentissement, Boualem Sansal étant soutenu par de nombreuses personnalités. Des centaines de personnes s'étaient rassemblées le 25 mars à Paris devant l'Assemblée nationale en soutien à l'écrivain franco-algérien, dont les présidents de l'Assemblée et du Sénat Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Edgar Bequet et Orlane Edouard