Livre-enquête sur Jean-Luc Mélenchon: Raquel Garrido dénonce les "méthodes staliniennes" du leader de LFI

Une enquête qui ravive les critiques contre Jean-Luc Mélenchon. Dans La Meute, les journalistes Charlotte Belaïch (Libération) et Olivier Pérou (Le Monde) racontent de l'intérieur La France insoumise, un mouvement où les intimidations et les menaces seraient devenues monnaie courante.
"Les rapports humains dans ce monde mélenchoniste sont détestables et brutaux", déclare sur le plateau de BFMTV l'ancienne députée LFI Raquel Garrido, victime de la "purge" qui a chassé du parti des figures comme Alexis Corbières ou François Ruffin.
"Il faut que Mélenchon soit mis hors d'état de nuire à LFI"
Écartée des investitures lors des législatives de juin 2024 pour avoir émis des critiques en interne, l'ex-élue de Seine-Saint-Denis pointe du doigt les "procès en sorcellerie" lancés par Jean-Luc Mélenchon, dont elle dénonce les "méthodes staliniennes".
Évoquant la dureté du leader insoumis, Raquel Garrido confirme, comme le révèlent les auteurs du livre-enquête, que Jean-Luc Mélenchon lui a un jour lancé un "ferme ta gueule" lors d'une réunion du parti, "devant tout le monde".
Toujours selon les révélations de La Meute, l'ex-insoumise était surnommée en interne "Merkava" du nom des chars de l'armée israélienne, Jean-Luc Mélenchon la jugeant "naïve sur l'influence de la communauté juive en France".
Au sujet d'un éventuel antisémitisme au sein du parti, Raquel Garrido assure que "la France insoumise n'est pas antisémite". Mais "il faut que Jean-Luc Mélenchon soit mis hors d'état de nuire à LFI et au Front populaire par ces petits mots qui ne représentent pas" le mouvement, insiste-t-elle.
Alexis Corbière se présente comme "la démonstration de ces méthodes brutales"
"Je suis la démonstration de ces méthodes brutales", a déclaré son compagnon Alexis Corbière depuis l'Assemblée nationale. Ancien bras droit du leader insoumis, il n'avait pas été retenu dans la direction insoumise fin 2022, ni investi par le parti aux législatives de 2024.
"Jean-Luc, c’était mon chef, j’étais un fantassin, un homme de main, appelez ça comme vous voulez. J’étais convaincu que c’était le meilleur. Je l’ai connu intimement, je l’ai vu dans tous les états. Il a des côtés magnifiques et des côtés plus sombres", raconte dans La Meute celui qui siège désormais avec les écologistes à l'Assemblée.
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Dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, on avait expliqué se méfier de l'émergence de différentes sensibilités qui pourraient se rapprocher des "courants socialistes", son ancien parti.
Mais d'après cette enquête, la manœuvre relèverait bien plus d'un mode de fonctionnement dans lequel le septuagénaire "distribue les bonnes grâces", "flatte" puis "ignore" avant d'excommunier.
Interrogé sur ce livre-enquête, le coordinateur national Manuel Bompard a dénoncé un "collage de ragots et de fausses informations". "On n'est pas critiques de fiction. Nous sommes députés. J’ai détecté des informations inexactes", a-t-il ajouté à la sortie d'un rendez-vous avec François Bayrou.