"Le racisme a encore frappé": Panot interpelle Bayrou sur l'antisémitisme, il pointe les "contradictions" de LFI

François Bayrou à l'Assemblée nationale ce mardi 25 mars 2025. - Bertrand GUAY / AFP
Trois jours après l'agression du rabbin d'Orléans et alors qu'une manifestation doit être organisée ce mardi 25 mars dans la préfecture du Loiret pour le soutenir, la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot a interpellé le Premier ministre à l'Assemblée nationale sur le sujet lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement.
"Le racisme a encore frappé. Quand le poison de l'antisémitisme, de l'islamophobie se répand, c'est toute la République qui est attaquée. Ce samedi, le rabbin d’Orléans a été mordu, insulté, frappé devant son fils parce que juif", a lancé la députée LFI du Val-de-Marne, faisant le lien avec un meurtre qui a eu lieu en août dernier à Dunkerque.
"C'est le même effroi qui nous saisit quand Djamel Bendjaballah est assassiné, écrasé à trois reprises sous les yeux de sa fille de 10 ans par un militant d'extrême droite qui le traitait de 'sale bougnoule'".
"On aurait tous pu la signer dans cette enceinte"
Jugeant "intolérable que des Français parce que juifs puissent être tenus pour responsables de la politique génocidaire de Netanyahu à Gaza", Mathilde Panot a demandé des comptes à un gouvernement qui "assène ce que Marine Le Pen n'a même plus besoin de dire":
"Quels actes concrets ont été posés pour lutter contre toutes les formes de racisme?"
En réponse, François Bayrou a salué un début de question "excellent". "On aurait tous pu la signer dans cette enceinte, le gouvernement et les parlementaires", a même ajouté le chef du gouvernement. Il y avait cependant un "mais" après ces louanges.
"Mais il se trouve que ces propos justes sont en contradiction avec un certain nombre d'attitudes, de propos, de publications d'affiche qui vont directement à l'inverse de ce que vous affirmez", a cinglé le Premier ministre.
"L'antisémitisme est massivement de retour"
Une référence notamment à un visuel mis en ligne puis retiré par La France insoumise pour appeler à manifester le 22 mars contre le racisme. Il caricaturait Cyril Hanouna en reprenant les codes de certaines affiches antisémites des années 1930. Les dirigeants de LFI ont de leur côté toujours réfuté le caractère antisémite de cette affiche qui leur a valu une condamnation en référé pour atteinte au "droit à l'image".
François Bayrou a dit "espère(r) que la question" posée par Mathilde Panot "permettra désormais que dans (les) rangs (de LFI) il n'y ait pas les attitudes et les actes que vous avez signalés et soumis."
"L'antisémitisme est massivement de retour", a également jugé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau au cours de cette séance de questions au gouvernement. Il a tenu une nouvelle fois pour responsable "l'islamisme politique" ainsi que "l'antisémitisme de l'extrême gauche, des Insoumis qui, sous le prétexte de l'antisionisme, instrumentalisent la cause palestinienne".