"Faire un électrochoc": une marche contre l'antisémitisme organisée à Orléans après l'agression du rabbin

Toutes les citoyennes et tous les citoyens sont invités à s'y joindre. Une "marche silencieuse" est organisée ce mardi 25 mars à Orléans, trois jours après l'agression du rabbin de la ville, Arié Engelberg.
Ce samedi, alors qu'il marchait dans la rue avec son fils de neuf ans, il a été insulté avec des propos antisémites par un jeune homme qui voulait le filmer, avant de le mordre au niveau de l'épaule. Son agresseur lui a demandé s'il était juif. "J'ai répondu oui. Il a commencé à dire 'tous les Juifs sont des fils de...'", a raconté Arié Engelberg à BFMTV. Il a été aidé par plusieurs passants.
La Licra (la ligue contre le racisme et l'antisémitisme), ainsi que "la communauté juive, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), l'association judéo-chrétienne et l'Union des étudiants juifs de France" organisent ainsi une marche de soutien ce mardi.
"Faire un électrochoc"
Le rassemblement est prévu à 18 heures devant la synagogue d'Orléans. Les participants marcheront ensuite jusqu'à la place de la République.
Dans un communiqué l'antenne du Loiret de la Licra pointe qu'il est "fondamental de rester solidaire, d'être respectueux de toutes les religions et de s'honorer de la qualité de citoyen en respectant la loi et l'autre dans la pratique de sa croyance religieuse".
"La lutte contre toute forme de haine, de racisme et d'antisémitisme doit être l'affaire de tous", écrit l'organisme, qui ajoute que "ces faits de la plus haute gravité et manifestement antisémites heurtent profondément nos valeurs républicaines".
"L'objectif des agressions, comme celle subie par le rabbin d'Orléans, c'est de faire peur aux gens, qu'ils se cachent. On va faire tout le contraire et se montrer", a réagit auprès d'Ici Loiret Maayan Degan Gabay, président de l'Union des étudiants juifs d'Orléans/Tours.
"Historiquement, quand on s'attaque à un Juif, on s'attaque à la République, on s'attaque à la démocratie alors tout le monde doit se sentir concerné", a-t-elle affirmé.
De son côté, le président de la communauté israélite d'Orléans André Druon a dit sur France info vouloir "faire un électrochoc" et qu'il y ait "une réaction nationale". Il espère que la marche de ce mardi "montre l'exemple" et serve de "prise de conscience".
Des représentants des autres cultes
Selon nos confrères d'Ici Loiret, des représentants d'autres cultes religieux seront présents également. Ils ont d'ailleurs signé un communiqué ce lundi en soutien au rabbin agressé et appelé au dialogue entre religions.
"Je suis toujours mobilisé pour être aux côtés des oppressés. Aujourd'hui, pour 'faire République', il faut vraiment combattre toutes les formes de discrimination et c'est normal que toutes les voix s'élèvent pour condamner ce qui s'est passé", a ainsi exprimé Mustapha Ettaouzani, président du conseil départemental du culte musulman.
Au lendemain de l'agression d'Arié Engelberg, un rassemblement avait été organisé à Paris, place de la Bastille, pour dénoncer les faits. Il avait rassemblé près de 300 personnes, selon l'AFP.
Le suspect est un mineur isolé
Alors que l'agresseur du rabbin d'Orléans avait pris la fuite après l'agression ce samedi, il avait été interpellé dans la soirée grâce notamment à un travail d'analyse des images de vidéosurveillance. "Déféré au parquet d'Orléans", il a été placé en détention provisoire ce lundi soir, a appris BFMTV auprès du parquet.
Selon Me Nicolas Bouteillan, son avocat à BFMTV, le principal suspect de l'affaire est "un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d'un an, sans formation particulière". Il sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants de la ville des chefs de "violences volontaires commises en raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion".
Il nie toutefois être à l'origine de l'altercation et soutient s'être défendu. "Il dit qu'il s'est défendu donc le tribunal devra trancher sur l'origine de cette bagarre", résumé son avocat. Et de conclure: "il faut qu'il soit soigné et suivi par des professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse."
L'adolescent, connu des services de police, est "impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique à Marseille, et de vol aggravé sur la commune d'Orléans", a aussi précisé un communiqué du parquet.