BFMTV
Police-Justice

Mineur, version des faits, casier judiciaire: le profil de l'adolescent interpellé pour l'agression du rabbin à Orléans

l'entrée de la synagogue d'Orléans, dans le Loiret, le 23 mars 2025

l'entrée de la synagogue d'Orléans, dans le Loiret, le 23 mars 2025 - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP

Après la violence agression d'un rabbin à Orléans samedi 22 mars, un mineur connu de la justice doit comparaître devant la justice en avril prochain.

Il comparaîtra devant la justice en avril prochain. Samedi 22 mars dans la soirée, quelques heures après la violente agression d'un rabbin devant son fils à Orléans, un mineur a été interpellé et placé en garde à vue. Il sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants de la ville, annonce ce lundi le parquet.

"Déféré au parquet d'Orléans", l'adolescent a été placé en détention provisoire ce lundi soir, a appris BFMTV auprès du parquet. Il sera jugé des chefs de "violences volontaires commises en raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion", a précisé la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren.

"Son placement en détention provisoire est requis jusqu'au jugement", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

• Que s'est-il passé?

Samedi 22 mars vers 13h30, le rabbin Arié Engelberg rentrait chez lui accompagné de son fils de neuf ans quand il a été agressé, a-t-il témoigné dimanche soir sur BFMTV. Son agresseur lui a demandé s'il était juif. "J'ai répondu oui", a dit Arié Engelberg. "Il a commencé à dire 'tous les Juifs sont des fils de...'", a poursuivi le rabbin, qui a raconté que son agresseur voulait le filmer avec son téléphone, l'insultait et crachait.

"J'ai décidé d'agir et j'ai poussé son téléphone", l'agresseur "a porté des coups, je me suis protégé", a raconté le rabbin. Le suspect l'a ensuite mordu, a encore décrit Arié Engelberg, qui a été secouru par plusieurs personnes.

• Ce que l'on sait de son identité

Selon Maître Nicolas Bouteillan, son avocat à BFMTV, le principal suspect de l'affaire, interpellé samedi, est "un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d'un an, sans formation particulière".

L'adolescent, connu des services de police, est "impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique à Marseille, et de vol aggravé sur la commune d'Orléans", a aussi précisé un communiqué du parquet.

Tous les soirs dans Le Titre à la Une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Céline Kallmann vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
Depuis le 7-Octobre, les Français juifs face à une nouvelle vague d’antisémitisme
17:37

Aux enquêteurs, "il a déclaré être âgé de 16 ans", tout en maintenant le flou sur sa nationalité, déclarant notamment être "de nationalité palestinienne". "Lors de ses différentes interpellations, il a décliné plusieurs identités, donc une à Marseille, disant qu'il était marocain et c'est celle-là qui a été retenue", résume Me Nicolas Bouteillan, son avocat. Ce qu'il aurait finalement confirmé lors de sa garde à vue.

Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession et il "est également poursuivi pour avoir refusé de se soumettre aux relevés et prélèvements permettant d'établir son identité et pour usage de stupéfiants".

• Le mineur nie les faits

Quant aux faits pour lesquels il est mis en cause, le mineur "nie être à l'origine de l'altercation et soutient s'être défendu", malgré sa confrontation aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis.

Une version "qu'il a maintenue aujourd'hui devant le procureur", ajoute son avocat Maître Nicolas Bouteillan. Ce dernier signale par ailleurs que le mineur arrêté n'a "aucune revendication à part les mots prononcés le jour de l'agression".

• Jugé en avril

"Abattu", "triste", "perdu et dépassé", selon les mots de son avocat Maître Nicolas Bouteillan, le mineur doit donc être jugé en avril prochain au tribunal pour enfants d'Orléans.

"Il dit qu'il s'est défendu donc le tribunal devra trancher sur l'origine de cette bagarre", résumé son avocat. Et de conclure: "il faut qu'il soit soigné et suivi par des professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse."

Laura Baqué et Boris Kharlamoff avec Lucie Valais et AFP