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Ce que l'on sait sur l'agression d'un rabbin à Orléans, mordu et insulté en pleine rue

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Un rabbin a été agressé en pleine rue à Orléans, samedi 22 mars. Un jeune homme l'a frappé à la tête et mordu à l'épaule, avant de s'enfuir. Un suspect a été interpellé.

Un rabbin a été violemment agressé samedi 22 mars à Orléans, dans le Loiret, a appris BFMTV, confirmant une information de France 3. Un suspect, se disant âgé de 16 ans, a été interpellé, a-t-on appris ce dimanche.

• Insulté et mordu en pleine rue

Samedi en début d'après-midi, vers 13h30, le rabbin de la synagogue d'Orléans, Arié Engelberg, est pris à partie dans les rues de la ville par un jeune homme qui le filme et l'insulte, a appris BFMTV, confirmant une information de France 3.

Le rabbin demande à celui qui l'interpelle de s'en aller. Mais l'homme refuse, frappe le religieux à la tête et le mord au niveau de l'épaule. Il prend ensuite la fuite.

Au moment de l'agression, le rabbin est accompagné de son fils de 9 ans qui est témoin de la scène. Des images, prises par une automobiliste, révèlent une partie de la scène.

• Un suspect interpellé

Grâce notamment à un travail d'analyse des images de vidéosurveillance, un suspect a rapidement été interpellé par les forces de l'ordre samedi vers 21h45, a appris BFMTV de source proche de l'enquête.

Selon ses déclarations, le jeune homme interpellé est mineur et a 16 ans. Des vérifications sont en cours sur son identité.

Le suspect a été placé en garde à vue. Il était jusqu'à présent inconnu des services de renseignement.

• Le caractère antisémite de l'agression établi

Une enquête a été ouverte du chef de violences volontaires en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, à une religion. Le caractère antisémite de l’agression est établi au vu des circonstances de commission, indique le parquet d'Orléans à BFMTV.

Le rabbin a indiqué aux policiers que son agresseur lui a d'abord demandé à plusieurs reprises s'il était juif. Le rabbin ne lui a pas répondu. 

Toujours d'après son récit, son agresseur lui a alors dit "Juif, sale fils de pute", lui a craché dessus, lui a crié "Tous les Juifs sont des fils de pute", puis l'a attaqué physiquement. Une version des faits en partie corroborée par l'un des témoins sur place, avec qui BFMTV a pu s'entretenir.

Le président de la communauté juive d'Orléans, André Druon, se dit "très, très surpris" par cette agression au micro de BFMTV. Il assure que les Orléanais de confession juive vivent globalement depuis le 7-Octobre "sans agression verbale, ni physiques, ni lettres de menace" antisémites.

• Le rabbin témoigne sur BFMTV

Invité sur BFMTV, le rabbin Arié Engelberg a raconté son agression, au lendemain des faits et témoigné de l'augmentation des actes antisémites en France. "Je n'étais pas prêt à cette agression-là. Je m'attendais à des insultes", souligne Arié Engelberg, expliquant avoir dit à son fils: "On s'est fait cracher dessus parce qu'on est Juif, mais il ne faut pas baisser la tête, il faut répondre".

Et de déplorer: "En tant que rabbin, pour moi, c'était une question de temps avant de subir une agression antisémite". Il assure qu'il continuera "à marcher avec fierté" et "à exprimer [s]on judaïsme avec fierté."

• Macron dénonce "le poison" de l'antisémitisme

"L’agression du rabbin Arié Engelberg à Orléans nous choque tous", soutient le président Emmanuel Macron sur son compte X.

Dénonçant le "poison" de l'antisémitisme, le chef de l'État affirme ne "rien" vouloir "céder ni au silence, ni à l'inaction". "Je lui adresse, ainsi qu’à son fils et à tous nos compatriotes de confession juive, tout mon soutien et celui de la Nation", écrit encore le président.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau "condamne avec la plus grande fermeté cet acte odieux", dit-il dans un message publié sur le réseau social X. "Les actes antisémites ont explosé depuis le 7 octobre (2023 en Israël, NDLR)", écrit-il, accusant un "antisémitisme d'atmosphère".

Le maire divers droite d'Orléans Serge Grouard condamne "avec la plus grande fermeté" un "acte odieux et intolérable" qui cause "une atteinte grave aux valeurs de notre République", dans un communiqué.

Alexandra Gonzalez, Nicolas Coadou, avec Juliette Desmonceaux