"On voit la fragilité de la Terre depuis ici": Thomas Pesquet échange avec Emmanuel Macron depuis l'espace

Allô l'Élysée, ici l'ISS. Quelques jours avant son retour sur Terre, l'astronaute Thomas Pesquet a échangé en direct avec Emmanuel Macron par visioconférence. Le chef de l'État a rencontré pour la première fois le scientifique en 2017, alors de retour de sa première mission dans l'espace.
Se servir de l'espace pour alerter sur le réchauffement climatique
En pleine COP26, l'astronaute français a confié au président français son inquiétude face à l'avancée des conséquences visibles du changement climatique.
"On voit la fragilité de la Terre depuis ici, quand on voit à quel point nous sommes un oasis isolé. On voit la pollution, on a vu des régions entières brûlées depuis l'espace, on a vu la Grèce, la Californie brûler à 400 km de distance. Ce qu'on a vu, c'est l'accélération des phénomènes métorologiques", a estimé Thomas Pesquet.
Alors que certains s'interrogent sur le coût environnemental des conquêtes spatiales et ce, alors que les touristes dans l'espace devraient être de plus en plus nombreux, Thomas Pesquet en a affirmé l'utilité sociale.
"On se sert de ces missions pour améliorer la vie de nos concitoyens en ramenant des données sur la santé, les matériaux... Ca fait 21 ans qu'on a une présence ininterrompue dans l'espace et qu'on fait avancer la science", a estimé le locataire de la station spatiale internationale.
Un milliard et demi dans le programme pour l'espace
Ce constat doit pousser, estime-t-il, à l'accélération de l'exploration spatiale.
"Pour changer le monde, il faut changer les gens et les faire rêver avec ces missions spatiales. On a énormement à apporter dans la connexion des gens à la planète. Il faut avoir une ambition qui est grande, qui soit au niveau du passé et du présent de la France dans l'espace", a jugé l'ingénieur.
Message reçu 5 sur 5 par Emmanuel Macron. "D'ici 2030, il faudra ajouter un milliard et demi d'euros dans le programme pour l'espace", a estimé le président.
Et pour cause. La France compte participer à la création de la future station américaine autour de la Lune d'ici 2025. Thomas Pesquet, qui ne devrait pas retourner dans l'ISS, espère rejoindre l'un des futurs équipages.