Nicolas Sarkozy, un retour "pathétique" et "vulgaire"

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy - -
Nicolas Sarkozy de retour en politique? Les propos sans ambages de l'ancien président rapportés par Valeurs actuelles ne sont pas pour plaire à tout le monde. Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a ainsi jugé mercredi "vulgaire" et "pathétique" la rupture par Nicolas Sarkozy d'une réserve requise des anciens chefs de l'Etat.
"Il rompt de manière particulièrement vulgaire avec les usages républicains qui demandent aux anciens chefs de l'Etat une certaine forme de réserve", a estimé dans un communiqué ce proche de Marine Le Pen.
Surtout, "il affirme pouvoir revenir dans le jeu politique par devoir. Vu la situation catastrophique dans laquelle il a laissé la France après dix ans de pouvoir, dont cinq à l'Elysée, le seul service qu'il puisse rendre aux Français est de ne plus jamais solliciter la moindre responsabilité politique", a-t-il ironisé.
"L'outrance du personnage en devient pathétique", conclut Florian Philippot.
La "marque de fabrique" Sarkozy
Pour Brice Hortefeux (UMP), l'ancien président de la République s'en est au contraire "tenu strictement à" sa décision "de ne pas intervenir dans la vie politique quotidienne nationale". C'est une de ses "marques de fabrique indélébiles que de tenir ses engagements", a estimé le vice-président de l'UMP.
Le retour annoncé de Nicolas Sarkozy ne semble toutefois pas encore à l'étude, estime son ancien lieutenant, faute d'"alchimie" suffisante. "La politique, c'est une question d'alchimie entre l'envie, le devoir, et les circonstances", a déclaré le député européen. Et "aucune des trois" conditions n'existe "aujourd'hui", a-t-il analysé sur Radio Classique et Public Sénat.
Pour autant, Nicolas Sarkozy "est en plein dans la société, attentif aux préoccupations des Français", a jugé Brice Hortefeux, par ailleurs président de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy.
"Pour la France"
Près de dix mois après avoir cédé les rênes du pouvoir à François Hollande lors de l'élection présidentielle qu'il a perdue le 6 mai dernier, Nicolas Sarkozy a évoqué mercredi son retour en politique.
"Il y aura malheureusement un moment où la question ne sera plus : 'avez-vous envie?' mais 'aurez-vous le choix?' [...] Dans ce cas, je ne pourrai pas continuer à me dire: je suis heureux, j'emmène ma fille à l'école, et je fais des conférences partout dans le monde. Dans ce cas, effectivement, je serai obligé d'y aller. Pas par envie. Par devoir. Uniquement parce qu'il s'agit de la France", a déclaré Nicolas Sarkozy, selon l'hebdomadaire de droite Valeurs actuelles qui paraît jeudi.
"Feuilleton"
"C'est le feuilleton qui va occuper tous les commentateurs politiques pendant des semaines et des mois", a jugé mercredi François Fillon.
"La seule chose qui compte c'est qu'on ait un projet politique. On verra [en 2017, NDLR] qui est le mieux à même de tenir ce projet politique", a estimé l'ancien Premier ministre, lui-même candidat à la primaire UMP pour la présidentielle de 2017. "C'est pas un casting, le sujet, aujourd'hui!", a-t-il estimé sur BFMTV.
Un "recours", plus qu'un "retour"
Un retour de Nicolas Sarkozy? Luc Chatel, préfère parler de "recours". "Je parlerais moins de retour que de recours" et Nicolas Sarkozy est "un recours possible pour la droite s'il le souhaite", a commenté sur i>Télé l'ex-ministre de l'Education. "Il a démontré sa capacité" à "réformer notre pays dans un contexte très difficile" tout en gardant "un corps social apaisé, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a dit le député UMP de la Haute-Marne.
Selon Luc Chatel, "la décision de revenir ou non" appartient à l'ancien président "et elle dépendra du contexte". "S'il veut revenir un jour, il ira à la télévision et parlera, comme il a l'habitude de le faire, directement aux Français".
À LIRE AUSSI:
>> Nicolas Sarkozy évoque son retour en politique
>> Le retour de Sarkozy, un "feuilleton qui va durer des mois"