Assistants parlementaires: "L'activité politique, n'est pas de la mortadelle", explique Bourlanges

Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen et proche de François Bayrou, sur BFMTV le 9 mai 2017. - BFMTV
Les affaires sur les assistants parlementaires se succèdent. C'est au tour du Modem de faire l'objet d'une enquête préliminaire. Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen et proche de François Bayrou, a livré chez Ruth Elkrief son témoignage sur les pratiques concernant les assistants parlementaires à l'UDF, sous la présidence de François Bayrou.
Avait-il entendu parlé de consignes pour que des assistants d'eurodéputés soient également employés, et parfois, exclusivement au profit du parti? "Je n'ai jamais entendu un tel type de pression et je ne l'ai jamais subi moi-même. L'UDF, et, je n'ai pas de raison de penser que le Modem agit différemment, était un parti extrêmement libéral vis-à-vis de ses élus", répond le candidat République en Marche aux législatives.
"Ca ne se coupe pas en tranche"
"L'usage est d'avoir un assistant sur les lieux de travail du Parlement européen, à Strasbourg et à Bruxelles. Et d'avoir, puisqu'il faut tenir les deux bouts de la chaîne, un autre assistant à Paris ou dans une autre circonscription pour assurer la relation entre le parlementaire et ses électeurs, les associations, les partis, les médias…"
Selon lui, il était naturel que les assistants voient leurs activités "non seulement consacrées aux activités européennes mais à l'ensemble de l'activité politique du parlementaire européen, voire aux aspects européens du parti".
"L'activité politique, ce n'est pas de la mortadelle, ça ne se coupe pas en tranche. Il n'y avait pas d'emplois fictifs et une relation directe entre les parlementaires et les assistants."
"Les assistants FN ont été utilisés de façon cynique"
Sur les critiques de Georges Fenech, député LR du Rhône, qui estime que François Bayrou se retrouve dans une "situation flagrante de conflit d'intérêt". Jean-Louis Bourlanges retorque que cette remarque n'est pas justifiée. "S'il y a quelqu'un qui doit être étranger aux procédures, c'est le garde des Sceaux, car la justice fonctionne autonome", avance-t-il. "Cela aurait été différent, s'il y avait eu une accusation de caractère moral avec enrichissement personnel", précise l'ancien député européen.
Enfin, ce proche de François Bayrou n'accepte pas qu'on compare la situation du Modem avec celle du Front national. "Les assistants FN ont été utilisés de façon absolument cynique sans aucun rapport avec leurs activités européennes. Le Front national, qui se fiche du Parlement européen, a considéré que c'était des ressources financières qu'il affectait à des personnes qui ne connaissaient même pas leur parlementaire", conclut-il.