BFMTV
Politique

"Mettre le bololo": quand Edouard Philippe se souvient de son service militaire

Edouard Philippe.

Edouard Philippe. - Francois Mori / POOL / AFP

Evoquant la crise des "gilets jaunes" ce mercredi matin à la radio, le Premier ministre Edouard philippe a mis en garde contre la tentation de "mettre le bololo" dans le pays. L'expression est empruntée au jargon militaire et semble venir d'Afrique.

Chacun sa bête noire par gros temps social: Charles de Gaulle méprisait la "chienlit", Edouard Philippe réprouve le "bololo". Ce mercredi matin sur RTL, Edouard Philippe, au moment d'évoquer la mobilisation de samedi et la colère des "gilets jaunes" au sujet de la hausse de la taxe sur le carburant, a surpris son monde en utilisant une expression atypique. "Je le dis aux Français: vous avez le droit de manifester, bien sûr, mais il faut prendre ses responsabilités et respecter la loi", a-t-il averti, mettant en garde contre la tentation de "mettre le bololo". 

"Du langage 'mili'"

Le sens de l'expression ne pose pas de problème particulier. A l'évidence, il s'agissait pour lui de dénoncer la possibilité de provoquer le "bordel" en perturbant la circulation. Edouard Philippe a également rapidement mis fin au suspens concernant les circonstances qui l'ont initié aux mystères du "bololo". La journaliste de RTL Pauline de Saint-Rémy a ainsi tweeté dans la foulée de l'entretien: "C'est du langage 'mili' (NDLR: militaire) dixit le Premier ministre lui-même, ça veut dire le bordel, si je comprends bien". 

Détour par N'Djamena 

Edouard Philippe a accompli son service militaire en 1994 en tant qu'officier d'artillerie avant de rester plusieurs années officier de la réserve opérationnelle, comme le précise le site du gouvernement.

C'est l'origine première de l'expression qui apparaît énigmatique. Toutefois, de la même manière que son synonyme "dawa" provient de la culture arabe, et plus précisément du Maghreb, il semble que l'armée ait ramené le "bololo" du continent africain. Comme l'a confirmé un ancien officier de l'armée de l'air à BFMTV.com, le terme est lié à un quartier de N'Djamena, capitale du Tchad.

Dans son numéro de janvier 2010, Terre Information Magazine, relevant de la Délégation à l'Information et à la Communication de la défense, notait que le quartier en question était particulièrement "délabré". Visiblement, l'endroit a frappé l'imaginaire des militaires et pour longtemps, gardant une place dans un coin de l'esprit d'un réserviste devenu Premier ministre. 

R.V.