Ce que Macron partage avec Giscard

Valéry Giscard d'Estaing. - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Ils restent les deux plus jeunes présidents de la Ve République. Mais la filiation entre Valéry Giscard d'Estaing et Emmanuel Macron ne s'arrête pas au goût de mettre leur jeunesse en scène à skis: le président de la République et son lointain prédecesseur, mort ce mercredi des suites du Covid-19, partagent de nombreux traits, personnels et politiques.
"Quel dommage que vous n’ayez pas eu l’occasion de servir un grand président!", soufflait celui que la presse satirique surnommait "Sa Suffisance" après avoir été reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée en juillet 2018.
Les deux plus jeunes
Les deux plus jeunes présidents de la Ve République, tous les deux énarques, sont arrivés au pouvoir en incarnant l'idée d'un renouvellement, d'une modernisation de la vie politique française, et une forte volonté réformatrice, avec un début de mandat au pas de charge.
"Si l’on se replace simplement dans la comparaison du deuxième semestre de 1974, que des réformes majeures accomplies ! L’abaissement du droit de vote de 21 à 18 ans, la légalisation de l’avortement…", rappelait en 2018 sur notre antenne le fils de l'ancien président, Louis Giscard d’Estaing, devenu maire de Chamalières, fief giscardien du Puy-de-Dôme.
"Deux Français sur trois"
Emmanuel Macron prolonge la vision libérale et européiste de Valéry Giscard d'Estaing, dont le parti, l'UDF (depuis devenu le MoDem présidé par François Bayrou), subsiste au sein de la majorité présidentielle. L'un et l'autre partageaient la même vision politique que "VGE" résumait par la formule du "deux Français sur trois": dépasser le clivage gauche droite pour former un consensus autour d'une large force centrale. L'un et l'autre partageaient également, selon leurs détracteurs, une vision monarchique de la fonction présidentielle, et une certaine déconnexion de la "réalité" quotidienne de la population.