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Macron cogne fort sur Juppé, Sarkozy et... Hollande

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Lors de son meeting à Strasbourg, l'ancien ministre de l'Economie a attaqué violemment Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, sur le thème de la probité.

Mardi soir, lors de son meeting à Strasbourg, Emmanuel Macron ne s'est pas contenté d'exposer un bilan sombre de l'état de la France, ce "diagnostic" issu de sa campagne de porte-à-porte lancée au printemps dernier. Mieux, l'ancien ministre en campagne a décidé de ne pas épargner ses adversaires. Aucun n'aura été épargné.

Dès l'arrivée à Strasbourg, les piques vont bon train à l'encontre d'Alain Juppé, dont Emmanuel Macron fustige "l'arrogance étonnante", et Manuel Valls, sur sa vision de la laïcité. Mais ces petites phrases ne seront qu'un avant-goût du meeting. Debout, entouré de militants, l'ancien ministre sait exactement peser les mots, et s'en donne à cœur joie.

> "Arrogance" et "mépris" d'Alain Juppé

L'ancien Premier ministre, candidat à la primaire de la droite, en reprend pour son grade, cette fois à propos de sa condamnation judiciaire dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

"Comment peut-on imaginer sérieusement commander à la destinée du pays quand sa probité personnelle est en cause?", interroge Emmanuel Macron, qui assène: "ce n'est plus possible". "Il est certaines (fautes) qui vous disqualifient radicalement". Avant d'en rajouter encore: "Comment peut-on vouloir donner des leçons dans le plus grand mépris, et continuer à promettre aux Français?".

> Sarkozy et ses comptes de campagne

Lorsqu'il évoque l'ancien Président, Emmanuel Macron ne cherche même pas à cacher sa cible, et préfère appuyer sur son point faible: là aussi, son passé judiciaire, et plus précisément l'affaire du dépassement des comptes de campagne.

"Comment peut-on imaginer se présenter devant les Français quand on a délibérément dépassé le plafond des dépenses autorisées pour sa campagne?", lance-t-il, ponctuant là aussi sa phrase d'un "ce n'est plus possible".

Le public apprécie, et scande "Macron président!".

> Hollande et les promesses non tenues

Pas en reste, Emmanuel Macron a également profité de l'occasion pour égratigner en creux son ancien patron, François Hollande. Dès le début de la journée, il lance les hostilités, sans nommer le chef de l'Etat:

"Je pourrais vous dire que je vais changer la Constitution, je pourrais même vous dire que je vais donner le droit de vote aux étrangers, et ne rien faire après!". Allusion bien sentie à la promesse jamais tenue de François Hollande sur le sujet.

Puis il poursuit, lors du meeting: "Je ne construis pas ma démarche dans le rejet de ces années durant lesquelles j'ai conseillé et exécuté des réformes au sein du gouvernement", concède-t-il. "Mais si l'on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié et, malheureusement, on a fait beaucoup de choses à moitié". L'intéressé appréciera.

Ariane Kujawski