Xavier Bertrand: "Si les juifs renoncent à porter leur kippa, alors on n'est plus la France"

Depuis que le Consistoire israélite de Marseille "incite" les juifs à enlever leur kippa, la question agite, et divise, la communauté juive de France. Sur BFMTV-RMC, Xavier Bertrand a plaidé pour le port de la kippa.

Invité de BFMTV-RMC mercredi matin, le président Les Républicains de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie a réagi à l'agression d'un enseignant juif à Marseille, lundi. Notamment la décision du Consistoire israélite de Marseille de demander aux juifs de Marseille d'éviter de porter leur kippa.

"Tout le monde sent bien pourquoi cette décision a été prise par le Consistoire, c'est parce qu'il a peur pour les juifs à Marseille. Si on baisse les bras, si les juifs renoncent à porter leur kippa, alors la France n'est plus vraiment la France, a-t-il jugé, appelant à plus d'action de la part de l'Etat. C'est à l'Etat d'apporter toutes les garanties nécessaires."

Le Crif appelle à "résister"

"Ce n'est pas seulement la question de la kippa, si on commence à prendre peur, à ne rien faire là-dessus, la France ne sera plus vraiment la France", a poursuivi Xavier Bertrand, estimant que les citoyens français d'autres confessions devaient aussi pouvoir exercer leur culte sans peur.

La question du port de la kippa fait débat au sein de la communauté juive de France depuis l'appel du Consistoire israélite de Marseille à "enlever" ce symbole religieux. Le président du Consistoire israélite central de France a jugé mercredi matin sur BFMTV que renoncer à la kippa revenait à "renoncer au drapeau français". De son côté, le Crif a estimé mardi que retirer la kippa, "c'est donner la victoire aux jihadistes". "On n’a pas à faire de recommandation collective, c’est un choix personnel", a estimé le président du Crif, Roger Cukierman.

Même tonalité chez le grand rabbin de France, Haïm Korsia. Pour lui, le président du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a "cherché à alerter la communauté juive (…) c’est un cri d’émotion compréhensible, mais nous devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa", a-t-il assuré.

S. C.