Agression à Marseille: le Consistoire israélite "incite" les juifs à enlever la kippa
Après l'agression d'un enseignant juif à Marseille, le Consistoire israélite de la ville "incite" les juifs de la cité phocéenne à enlever la kippa "jusqu'à des jours meilleurs". Blessé au dos et à l'épaule, l'enseignant de 35 ans portait une kippa au moment de l'agression.
"Aujourd'hui, devant la gravité des événements (...) il faut prendre des décisions exceptionnelles, a indiqué le président du Consistoire Zvi Ammar à l'AFP. Pour moi, la vie est plus sacrée que tout autre critère". Aujourd'hui, "on est obligé de se cacher un petit peu", a déploré Zvi Ammar, qui dit n'avoir "pas le choix" et que cet appel lui fait "mal au ventre".
"C'est peut-être la décision la plus difficile de ma vie", a dit le président du Consistoire sur BFMTV, indiquant que pour lui la priorité est "de préserver la vie humaine". La communauté juive de Marseille compte quelque 70.000 membres sur une population de 855.000 habitants, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), ce qui en fait la deuxième plus importante de France, derrière Paris et sa région, et une des plus nombreuses d'Europe également.
Le président du Crif Roger Cukierman à appelé mardi sur BFMTV à "ne pas céder à la pression de ceux qui veulent changer notre mode de vie". Pour lui, la demande du Consistoire de Marseille est "une recommandation maladroite", "ce sont des choix qui doivent rester très personnels", a-t-il poursuivi.
L'agresseur s'est revendiqué de Daesh
Un mineur de 15 ans a été arrêté après l'agression lundi de l'enseignant, blessé avec une machette. Lors de son interpellation, l'adolescent était également armé d'un couteau à céramique. L'adolescent de nationalité turque et d'origine kurde a dit aux enquêteurs "avoir agi au nom d'Allah et de Daesh". Il a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour "tentative d'assassinat aggravée en raison d'une appartenance religieuse" et d'"apologie du terrorisme".
Le procureur de la République a décrit un jeune homme sans aucun antécédent policier ni judiciaire. Il était par ailleurs inconnu des services de renseignement. Le jeune homme est en cours de transfert à la sous-direction antiterroriste située à Levallois-Perret. Le parquet antiterroriste de Paris a été saisi de l'enquête.