"C'est très dur à vivre": la victime de l'attaque antisémite à Marseille très éprouvée
"Je me sens très fatigué. C'est une situation très difficile". Avant de se précipiter dans sa voiture à la sortie du commissariat de Marseille, il a réussi à lâcher quelques mots à la presse.
"C'est quelque chose qu'on ne peut pas imaginer et très dur à vivre", a déclaré l'enseignant juif agressé lundi à Marseille par un adolescent de 15 ans de nationalité turque et d'origine kurde, armé d'une machette, qui a assuré avoir agi "au nom d'Allah et de Daesh".
S'il portait une kippa au moment de son agression, c'est coiffé d'une casquette qu'il est sorti du commissariat.
"Je ne sais pas comment je vais me relever"
"J’ai très mal au dos, j’ai du mal à me déplacer. J’attends aussi les résultats d’analyses quant à l’état de mes reins qui pourraient avoir été touchés par la violence de certains coups", avait auparavant expliqué le professeur au journal La Provence. "Je lui disais d’arrêter de me frapper mais il continuait et je ne pensais pas m’en sortir vivant", ajoute l'homme de 35 ans, blessé au dos et à l'épaule. Il assure avoir vu de la "haine" dans le regard de l'adolescent.
Après cette agression, il affirme ne pas être en colère, mais ressentir "de la peur et de l'appréhension quant à l'avenir". Et de conclure: "Honnêtement, je ne sais pas comment je vais me relever".
Interrogé par BFMTV, son avocat, Fabrice Labi, a donné quelques informations sur l'état de santé de son client, qui n'est selon lui "pas préoccupant". "Il n'en reste pas moins que ses blessures ne sont pas superficielles, comme on pouvait l'imaginer au départ", a-t-il précisé. "Il présente une ecchymose importante au niveau du dos, mais on a également une crainte au niveau du fonctionnement de ses reins, parce qu'il y a des coups particulièrement violents qui ont été perpétrés au niveau des reins", a également confirmé l'avocat.
"Il se rendait à l'école pour enseigner"
De son côté, l'épouse de la victime s'est dite "choquée et très triste", au micro de RMC. "Je remercie le bon Dieu que mon mari n'ait rien eu. Il est très choqué. Il se rendait à l'école pour enseigner, avec son petit cartable. C'est d'ailleurs son cartable qui l'a sauvé car il l'a mis devant lui pour se protéger. Il y a un gros trou sur le cartable et sur ses livres d'enseignement", a-t-elle par ailleurs rapporté, avant de faire part elle aussi de ses craintes pour l'avenir: "On va devoir laisser nos enfants à l'école, avec encore la peur au ventre qu'il arrive quelque chose. On ne se dit jamais que ça va nous arriver, on pense que ça n'arrive qu'aux autres. Aujourd'hui c'est arrivé à mon mari".
Lundi, le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, a indiqué qu'il "s'agissait à l'évidence d'une agression à caractère antisémite", avec une "forme de préméditation", et a précisé que l'agresseur de 15 ans, de nationalité turque et d'origine kurde, était "inconnu des services de police et de renseignement". La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête ouverte pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste".