Joël Mergui: "Renoncer à la kippa, c’est comme renoncer au drapeau français"
Après l’agression d’un enseignant juif à Marseille lundi, le port de la kippa fait débat. Si le président du Consistoire israélite de Marseille a appelé les juifs de la ville à ne pas porter ce signe distinctif à titre provisoire, le président du Consistoire israélite de France ne souhaite surtout pas que "ça devienne une généralité".
Pourquoi ne pas renoncer temporairement à porter la kippa par mesure de sécurité?
"Ce serait renoncer à nos libertés fondamentales", estime Joël Mergui. "La porter, c’est un acte tellement naturel. On a traversé les haines en portant une kippa sur la tête…", rappelle le président du Consistoire israélite de France. "Quel signal on donnerait au monde si on devait retirer notre kippa parce qu’il y a des terroristes?", s’interroge le responsable.
Est-ce devenir une cible pour les terroristes?
"Porter une kippa, c’est devenir aujourd'hui une cible potentielle pour les terroristes, oui. Mais comme après les attentats, il ne faut pas arrêter d’aller au Bataclan ou dans un stade de foot. Les Juifs continueront donc à porter la kippa sur la tête et à être fiers de leur identité", assure Joël Mergui.
Est-elle obligatoire pour les juifs?
Non, le port de la kippa n’est pas obligatoire. "Dans le judaïsme, il y a le libre-arbitre", remarque le porte-parole. "Il y a des gens qui respectent le Chabbat, d’autres qui mangent casher et il y a des personnes qui veulent porter la kippa... C’est un signe d’appartenance religieuse, de fierté. Les juifs ont traversé l’Histoire sans que la kippa n’ait jamais été synonyme de la haine", estime Joël Mergui. "Renoncer à la kippa, c’est comme renoncer au drapeau français", conclut-il.