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"Un homme qui s'est engagé pour la France": Rachida Dati se dit "choquée" par l'exclusion de la Légion d'honneur de Nicolas Sarkozy

Rachida Dati au Sénat le 2 octobre 2024

Rachida Dati au Sénat le 2 octobre 2024 - Thomas SAMSON / AFP

La ministre la Culture explique avoir "beaucoup d'affection" pour l'ancien président exclu de la Légion d'honneur après sa condamnation. Elle dit être "choquée" par le parallèle fait par certains avec le maréchal Pétain, seul autre chef de l'État français privé de cette distinction.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, proche de Nicolas Sarkozy, s'est dite "choquée" ce mardi 17 juin par l'exclusion de la Légion d'honneur de l'ancien président de la République après sa condamnation, devenue définitive, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes.

"J'ai beaucoup d'affection pour Nicolas Sarkozy. (...) Pourquoi ça m'a choquée? Parce que les gens font le parallèle avec le maréchal Pétain. Là, je trouve qu'il y a de l'indignité", a déclaré sur CNews/Europe 1 Rachida Dati, propulsée sur le devant de la scène politique par Nicolas Sarkozy en 2007.

"Un homme qui s'est engagé pour la France"

L'ex-président (2007-2012), également exclu de l'ordre national du Mérite, devient le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée après sa condamnation en août 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

"C'est un homme (Nicolas Sarkozy) qui s'est engagé pour la France. Moi, je disais toujours: c'est la France qui coule dans ses veines. On oublie un épisode majeur: (...) il a sauvé plus d'une vingtaine d'enfants lors de la prise d'otages des enfants à Neuilly (en 1993 dans une école maternelle d'une ville limitrophe de Paris, Neuilly-sur-Seine, dont il était maire, NDLR)", a poursuivi Rachida Dati.

"Pour cette raison, il a fait preuve d'un acte de courage, comme il a fait preuve d'un acte de courage lorsqu'il a été élu président de la République de manière majoritaire", a-t-elle souligné.

"Président de la République, ce n'est pas n'importe quoi. Moi, je considère que les institutions sont de plus en plus désacralisées. Moi, j'ai beaucoup de respect pour ces institutions et notamment cette fonction suprême que je considère encore un peu sacrée", a-t-elle ajouté.

Hollande rappelle qu'"il n'y avait pas d'autre choix"

Dans la matinée, François Hollande a également été interrogé à ce sujet sur France Inter. À rebours de certains responsables politiques de droite et de son extrême, il a insisté sur la légitimité de la sanction. "Je n'ai ni à le comprendre, ni à être choqué" a-t-il déclaré. "C’est l’application stricte du règlement".

En effet, l'exclusion de la Légion d'honneur est automatique lorsqu'un de ses titulaires est définitivement condamné pour un crime ou écope d'une peine d'emprisonnement égale ou supérieure à un an ferme.

"Il n’y avait pas d’autres choix. Et je pense que c’est effectivement douloureux", a conclu François Hollande à l'adresse de son ancien adversaire à l'élection présidentielle de 2012.

E.R. avec AFP