Nicolas Sarkozy exclu de la Légion d’honneur: François Hollande affirme qu'"il n’y avait pas d’autres choix"

L'ancien président, redevenu député, François Hollande le 21 mai 2025 à l'Assemblée nationale - Thibaud MORITZ / AFP
"Je n'ai ni à le comprendre, ni à être choqué." François Hollande s'est exprimé ce mardi 17 juin à rebours de certains responsables politiques de la droite et son extrême après l'exclusion de la Légion d'honneur de Nicolas Sarkozy.
Contrairement à ces derniers, l'ancien président ne s'élève pas contre cette sanction, consécutive à la condamnation définitive de son rival historique à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes.
Au contraire, François Hollande insiste sur son caractère légitime. "C’est l’application stricte du règlement", dit-il au micro de France Inter, défendant ainsi le Grand chancelier de l'ordre de la Légion d'honneur, le général François Lecointre, qui a signé l'arrêté privant Nicolas Sarkozy des deux titres dont il était grand-croix, grade le plus élevé.
"Il n'y avait pas d'autres choix"
En effet, l'exclusion de la Légion d'honneur est automatique lorsqu'un de ses titulaires est définitivement condamné pour un crime ou écope d'une peine d'emprisonnement égale ou supérieure à un an ferme.
"Il n’y avait pas d’autres choix. Et je pense que c’est effectivement douloureux", conclut François Hollande à l'adresse de son ancien adversaire à l'élection présidentielle de 2012.
À l'inverse, plusieurs membres du parti Les Républicains, dont il est le fondateur, l'ont soutenu. C'est le cas du secrétaire générale du parti, Othman Nasrou.
Mais aussi, plus récemment, de la ministre de la Culture Rachida Dati, proche de Nicolas Sarkozy, qui se dit "choquée" ce mardi. Des mots également employés du côté de l'extrême droite par le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.
L'avocat de l'ancien chef de l'État, Patrice Spinosi, a pour sa part rappelé que ce dernier avait déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme après sa condamnation définitive. En espérant que celui-ci, selon son issue, permette de réexaminer l'exclusion de Nicolas Sarkozy de la Légion d'honneur.
Dans le dossier de l'affaire des écoutes, l'ex-patron de la droite a été reconnu coupable d'avoir, en 2014, tenté de corrompre un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans l'espoir d'obtenir des informations confidentielles et avec l'aide de son avocat Me Thierry Herzog.