"Sortir de ce blocage": Alexandra Martin, seule députée LR à avoir voté les deux motions de censure, explique son choix

Une infime partie du groupe Droite républicaine a rompu les rangs. Si les instances dirigeantes de LR avaient décidé de ne pas voter la censure du gouvernement Lecornu II ce jeudi 16 octobre, trois députés ont tout de même décidé de voter pour renverser le Premier ministre.
François-Xavier Ceccoli (Haute-Corse) et Pierre Cordier (Ardennes) se sont exprimés en faveur de la motion déposée par le Rassemblement national et l'UDR. C'est également le cas d'Alexandra Martin mais l'élue de la 8e circonscription des Alpes-Maritimes s'est distinguée de ses deux collègues en votant également le texte déposé par La France insoumise et qui a échoué à 18 voix près.
Elle s'en est expliquée sur BFMTV dans la salle des quatre colonnes de l'Assemblée nationale, après les scrutins.
"Je n'en tire aucune gloire. J'ai voulu exprimer par ces votes la nécessité de sortir de ce blocage par un retour aux urnes mais dans l'esprit et dans l'ordre de la Ve République. C'est-à-dire d'abord une élection présidentielle, ensuite une élection législative", a-t-elle justifié.
Désaccord sur le budget
Pour la députée, le projet de budget présenté mardi par Sébastien Lecornu n'est pas satisfaisant car il traduit la volonté du gouvernement de séduire les élus du PS.
"J'ai voulu marquer mon désaccord envers un budget qui est entre les mains des socialistes et qui, malheureusement ne va pas nous faire descendre du podium des champions du monde de la fiscalité, au contraire, il va l'aggraver. Cette frénésie fiscale va venir bloquer l'économie française et les ménages", a résumé la représentante des Alpes-Maritimes.
Secrétaire générale de Nouvelle énergie, le parti du maire de Cannes David Lisnard, Alexandra Martin a insisté sur son appartenance à un groupe d'élus à droite appelant à la démission anticipée du chef de l'État. "Nous sommes nombreux, dont David Lisnard, à appeler à la démission anticipée programmée d'Emmanuel Macron, par qui tous les déclassements sont arrivés", souligne-t-elle.
La députée a rappelé qu'elle avait déjà voté contre la confiance à François Bayrou et a défendu "un vote en cohérence" assurant que "ce budget est quasiment un copier-coller qui oublie de lutter contre l'assistanat, le coût social et économique de l'immigration".
Un appel à l'union du Nouveau centre à Sarah Knafo
Elle a également appelé à une clarification au sein de sa famille politique. "On ne peut pas continuer comme ça parce que notre devoir aujourd'hui est de construire une alternative crédible et ne pas en laisser le monopole au RN et à LFI".
La députée a aussi salué l'attitude de Bruno Retailleau, le président de son parti, durant cette séquence. "Il a été courageux de dire qu'il allait quitter le gouvernement parce qu'il a été un ministre de témoignage de ce que la droite peut faire à la tête d'un ministère aussi important que celui-là pour rétablir l'ordre et l'autorité", a-t-elle poursuivi.
Elle souhaite désormais "un regroupement autour d'hommes et de femmes politiques qui ont les valeurs de la droite républicaine".
Elle a mentionné Les Centristes d'Hervé Morin jusqu'à Sarah Knafo qui "porte une ligne libérale". Interrogée au sujet de Marion Maréchal, elle a répondu "pourquoi pas". "Ce sera une deuxième étape, la première est de construire notre projet, qui doit être puissant, fort et radical", a-t-elle conclu.