Primaire UMP à Paris: les résultats dévoilés lundi soir, et après?

L'une des dernières conférences de presse de la campagne de la primaire de Nathalie Kosciusko-Morizet, le 30 mai. - -
Suspens à l'UMP. Pas seulement sur l'issue de la primaire pour la mairie de Paris, mais aussi sur les suites du vote, vivement contesté. Les résultats du - chaotique - premier tour doivent être dévoilés ce lundi 3 juin au soir.
S'achemine-t-on vers un scénario similaire à celui de la bataille pour l'UMP entre Jean-François Copé et François Fillon? BFMTV.com fait le point sur le scrutin et ses issues possibles.
Quand et comment les résultats seront-ils proclamés?
Les électeurs parisiens, encartés à l'UMP ou non, ont jusqu'à 18h pour s'inscrire sur le site de la primaire, et jusqu'à 19h pour départager, par vote électronique uniquement, les quatre candidats.
Les résultats seront proclamés peu après 19h au Musée social, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Les candidats se réuniront dans un bureau pour "desceller l'urne" électronique à l'aide des clés USB qui leur ont été remises mercredi, puis le nom du vainqueur ou des deux finalistes sera annoncé.
Quels recours possibles?
On connaissait la COCOE, chargée de trancher le litige entre Jean-François Copé et François Fillon, qui se disputaient à l'automne dernier la tête de l'UMP.
Pour la primaire parisienne, la COCOE s'appelle le CSP, le Conseil Supérieur des Primaires. Sa mission: "contrôler la régularité du scrutin", "arrêter et proclamer les résultats" et "trancher les éventuels contentieux électoraux", selon la charte des primaires.
Le CSP, composé des membres du bureau de l'UMP Paris, aura le dernier mot sur l'élection, puisque ses délibérations ne sont "susceptibles d’aucun recours", précise la charte. "Comme dans n'importe quelle élection lorsqu'il y a eu un vote, si un candidat considère qu'il y a eu des anomalies, une fraude, tout le monde peut engager un contentieux", expliquait son président Antoine Rufenacht, au micro de France Inter.
Malgré les soupçons de fraude, l'ancien député ne semble pas très inquiet, minimisant les "irrégularités". Pas plus que pour une élection traditionnelle, avec bulletins de vote et isoloirs, selon lui. "J'ai suffisament d'expérience dans ce domaine, pas pour l'avoir pratiqué, mais on peut frauder parfaitement dans les urnes soit en signant les listes d'émargement pour quelqu'un d'autre, soit au moment du dépouillement s'il n'y a pas une très grande surveillance."
Vers des poursuites judiciaires?
Plusieurs journalistes ont démontré les possibilités de fraude qui existaient avec le scrutin électronique mis en place par l'UMP. Un internaute est parvenu à s'inscrire au nom de Georges Moustaki, récemment décédé, et Metronews a pu voter à plusieurs reprises, en utilisant l'état civil et les coordonnées d'autres électeurs sans leur consentement: une usurpation d'identité dénoncée par l'UMP.
"Si ce journaliste a pu commettre cette fraude, c'est une fraude, et je le dis à ce journaliste, passible de 15.000 euros d'amende, et d'un an de prison !", a réagi Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris, cité par Le Lab. "C'est un délit pénal."
"Si on considère que ces délits sont nombreux, il y aura des poursuites", confirme Antoine Rufenacht. "Nous essayerons de faire en sorte que les délinquants soient condamnés." Le feuilleton de la primaire UMP est donc peut-être loin d'être terminé.
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