Législative dans le Doubs : Sarkozy n'assume pas le candidat de l'UMP

Le triumvirat Raffarin, Fillon, Juppé et l'ancien secrétaire général de l'UMP Luc Chatel - Fred Dufour - AFP
Si publiquement Nicolas Sarkozy n'a pas réagi dimanche soir à l'élimination de Charles Demouge, le candidat UMP dans la législative partielle du Doubs, en coulisses l'ex chef de l'Etat était en colère. Très en colère. "Ce n'est pas moi qui l'ai désigné, a-t-il hurlé. C'est ce fameux triumvirat, les Juppé, Fillon et Raffarin (nommés pour assurer la transition après la démission de Jean-François Copé en juin 2014, ndlr) qui a choisi ce con", raconte le Canard enchaîné mercredi.
En clair, très vite, Nicolas Sarkozy anticipe la suite des événements et les accusations portées contre lui: "On va dire que depuis 2012, l'UMP avait gagné 12 législatives partielles sur 12 et qu'il a suffi que je prenne le parti pour que le candidat UMP soit éliminé au premier tour", a-t-il détaillé devant témoins poursuit le palmipède.
Charles Demouge "mérite se défaite"
Charles Demouge a en effet été désigné par le trio d'anciens Premiers ministres ainsi que par Luc Chatel qui était alors secrétaire général du parti avant son remplacement par Laurent Wauquiez, une fois Nicolas Sarkozy élu. Néanmoins cette direction intérimaire n'a fait que renouveler le choix réalisé par Jean-François Copé et Jean-Claude Gaudin en 2012 lorsque Charles Demouge avait été battu par Pierre Moscovici avec un score identique.
Mais la colère présidentielle n'est pas la la seule à s'abattre sur le candidat malheureux. Ainsi Christian Estrosi, devenu depuis président de la commission des investitures, a jugé qu'il "n'avait pas été à la hauteur" quand le député UMP, tendance Droite populaire, assure qu'il "mérite sa défaite". "Un candidat à l'AN qui déclare: 'ce sont les bons petits blonds qui m'emmerdent et pas les gens... de l'immigration', mérite sa défaite", a-t-il écrit sur twitter. Laurent Wauquiez avait aussi lâché au Point: "Il faudra en tirer la leçon. Voilà ce qui se passe quand on fait un choix mou". Et là, c'est plutôt le triumvirat qui est visé.