Fillon accuse la gauche de vouloir le "tuer" mais tempère sur le "cabinet noir"

Après avoir accusé François Hollande d'avoir monté un cabinet noir à l'Elysée pour créer des affaires, François Fillon ne semblait pas vouloir abandonner sa rhétorique victimaire et complotiste vendredi. En meeting à Biarritz, devant environ 2.000 personnes, il a estimé que la gauche voulait "le tuer" pour se sauver elle-même.
"Je connais la logique du système médiatique qui marche aux rumeurs et aux scandales. Mais je vois aussi les manigances politiques: mardi, de façon quasi ordonnée, Hollande, Macron et le PS ont réclamé mon retrait et donc la disparition de la droite et du centre de l'élection présidentielle. La seule façon de sauver la gauche, c'est de tuer Fillon", a-t-il déclaré sur scène.
Il dénonce un "déchaînement" contre lui
La veille, sur France 2, François Fillon avait évoqué l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Bérégovoy, mis en cause dans une affaire de prêt et qui s'est suicidé en 1993, faisant un parallèle entre ses problèmes judiciaires et le sort de l'ancien ministre de François Mitterrand.
Vendredi, à Biarritz, il a une nouvelle fois dénoncé un "déchaînement" contre lui, alors que son ancien suppléant, Marc Joulaud, a été mis en examen plus tôt dans la journée, pour détournements de fonds publics dans l'enquête sur les emplois fictifs présumés de Penelope Fillon.
"Vous êtes ici parce que ce qui est en jeu, c'est le redressement de la France. C'est cette bataille que j'ai engagée avec vous, mais tout est fait pour réduire l'enjeu à ma personne. Jamais dans la Ve République on n'a vu un tel déchaînement contre un homme. Un tremblement de terre pourrait avoir lieu à Paris que cela continuerait", a poursuivi l'ancien Premier ministre.
"Je ne sais pas si c'est vrai!"
Jeudi, dans L'émission politique, le candidat Les Républicains avait dénoncé un "scandale d'Etat", accusant François Hollande d'organiser à la tête d'un "cabinet noir" les fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires. Le chef de l'Etat a répliqué vendredi, jugeant le candidat de la droite "au delà, ou en deçà" de la "dignité" et de la "responsabilité" à observer pendant une élection présidentielle. Ce vendredi, dans une interview à Ouest France, il s'est montré plus mesuré, revenant presque sur ses propos de la veille.
"J’ai simplement dit qu’il y a un livre qui sort, dont j’ai découvert le contenu ces derniers jours. Il décrit un mécanisme incroyable d’intervention du pouvoir dans les affaires judiciaires. J’ai simplement dit que ce livre fait des révélations qui, si elles s’avèrent exactes, sont un scandale d’État. Il dit que les écoutes remontent directement à l’Elysée, que le président de la République a connaissance de toutes les procédures, etc. Je ne sais pas si c’est vrai ! Donc, il doit y avoir une enquête", a déclaré le candidat au quotidien régional.
François Fillon dit se refuser à employer le terme "complot" à son égard, préférant évoquer "un faisceau d’indices de plus en plus convergents".