Entouré de ténors, Nicolas Sarkozy lance "Les Républicains"

Les militants de l'UMP se sont exprimés par le biais d'un vote électronique, ces jeudi et vendredi, sur le nom et l'avenir de leur formation politique, qui devient officiellement "Les Républicains". - Charly Triballeau - AFP
C'est l'heure du renouveau pour l'UMP, qui est désormais officiellement devenue "Les Républicains" vendredi soir. Près de 20.000 personnes sont attendues ce samedi lors de son congrès Porte de la Villette à Paris, pour célébrer la métamorphose d'un parti qui, espèrent ses dirigeants, leur permettra de réussir l'alternance en 2017.
Exit l'Union pour un mouvement populaire, place aux Républicains. Ce nouveau nom, voulu par son président Nicolas Sarkozy notamment pour faire oublier les affaires qui s'y rattachent (Bygmalion) et les dissensions de la fin 2012 qui avaient failli la faire imploser mais fortement contesté par la gauche qui y voit une captation d'héritage, devrait être validé lors du vote électronique organisé jeudi et vendredi.
Près de 213.030 adhérents, à jour de cotisation au 31 décembre 2014, ont été consultés, ces jeudi et vendredi, par le biais d'un vote électronique sur trois choses: outre le nom, les nouveaux statuts du parti (garantissant "démocratisation" et "modernisation" du mouvement, selon leurs concepteurs) et la composition de son nouveau Bureau politique, organe de décision du parti. Fort de 120 membres, ce BP est deux fois plus gros que le précédent.
Moins d'un militant sur deux a voté
Une consultation en ligne qui n'a pas connu le succès escompté:seuls 45,74% des encartés ont participé au vote. Les votnats ont approuvé à 83,28% le nouveau nom "Les Républicains", selon les résultats officiels communiqués vendredi par la Haute autorité de l'UMP. Les militants ont également largement approuvé les nouveaux statuts du parti (96,34%) ainsi que la composition du nouveau bureau politique (94,77%).
Les Républicains, "ce n'est pas simplement un changement de nom. Les socialistes ont voulu faire du changement de nom une polémique. Mal leur en a pris", a de nouveau ironisé Nicolas Sarkozy, jeudi, après avoir voté au siège de l'UMP, en allusion à la décision de la justice de débouter les organisations et élus de gauche qui voulaient empêcher l'adoption de ce nouveau nom de baptême, au motif qu'il est "impossible de privatiser l'idéal républicain".
"Derrière cela, il y a quelque chose de plus sérieux. Est-ce qu'on peut ramener à la politique des gens qui se sont détournés de la politique? Est-ce qu'on peut convaincre des gens, au-delà du seul clivage gauche-droite, qu'il y a un enjeu qui nous dépasse tous: c'est le pays?", a demandé l'ex-chef de l'Etat.
L'heure du "collectif", avant l'empoignade de la primaire?
Nicolas Sarkozy ambitionne de rassembler "500.000 adhérents" d'ici à 2017, dont il espère que le plus grand nombre soit sarkozyste, ce qui lui donnerait d'autant plus de chances de l'emporter à la primaire de novembre 2016.
Mais le temps est aujourd'hui au "collectif", assure Nicolas Sarkozy. "J'essaie de faire en sorte que cette part personnelle soit la plus faible possible. C'est un enjeu collectif. On parle de quoi? De l'avenir de notre pays. De l'alternance. D'une situation invraisemblable dans laquelle se trouve la France aujourd'hui", a-t-il réaffirmé. Samedi, les principaux ténors du mouvement prendront la parole (sauf Jean-François Copé, ex-président de l'UMP qui poursuit sa cure de silence médiatique).
Quel programme pour ce samedi?
Au total, 60 intervenants se succéderont à la tribune. L'ouverture des portes se fera à 9 heures. La journée sera close par le discours, vers 15 heures, de Nicolas Sarkozy, qui durera une heure environ.
Le président des Républicains devrait approfondir ce qu'il avait dit en meeting à Paris le 7 novembre, lors de sa campagne pour la présidence de l'UMP, en martelant le mot "République" plus de 80 fois. Multipliant les références à de Gaulle, l'ex-chef de l'Etat avait parlé Nation, identité, laïcité, fermeté, refus de l'assistanat, tout au long de ce dixième meeting de campagne.
Neuf séquences sont prévues tout au long de la journée, animée par un quatuor paritaire - Gérald Darmanin, Thierry Solère, Valérie Debord et Brigitte Barèges - et conclue chacune par un des responsables du parti. Les ex-sportives Maud Fontenoy et Marion Bartoli devraient être présentes, la chancelière Angela Merkel envoyer un message de soutien par vidéo.
Chacun doit amener son sandwich
Restrictions budgétaires obligent (le parti est endetté à hauteur de près de 70 millions d'euros), chacun a été invité à venir avec son sandwich. Selon l'UMP, le budget du congrès se monte à près de 550.000 euros, somme relativement modique comparée à celles engagées pour des manifestations UMP comparables.
Il ne devrait pas y avoir de couacs, les ténors ayant conscience de l'enjeu d'apparaître "unis et rassemblés", même si les candidats déclarés ou pas encore à la primaire ont depuis longtemps la tête tournée vers 2016. Après le congrès, place aux grandes manoeuvres en vue de cette échéance.