"Ni LFI ni RN": Attal au cœur d'une campagne d'affichage de Renaissance pour "dire non au désordre"

Désormais patron du parti présidentiel, Gabriel Attal lance une campagne de communication. Se mettant en scène sur plusieurs affiches, l'ex-Premier ministre renvoie dos-à-dos La France insoumise et le Rassemblement national.

Le visage de Gabriel Attal au centre, entouré de celui de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, le tout avec un slogan: "Non au désordre. Ni LFI ni RN. Le sursaut national". C'est par cette affiche et deux autres que l'ex-Premier ministre, désormais à la tête de Renaissance, compte relancer le parti fondé par Emmanuel Macron.

En déshérence depuis plusieurs années avec moins de 10.000 adhérents, le mouvement présidentiel compte capitaliser sur la figure du président des députés macronistes.

Personnage central des affiches

Après avoir lancé des États généraux le 13 janvier dernier qui devrait permettre de travailler sur un futur programme pour 2027 dans les prochains mois, cap donc sur une vaste opération de communication.

Parmi les 3 affiches qui devraient fleurir dans les rues, on trouve notamment une image avec le visage de Gabriel Attal et une phrase "Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies", une référence à son discours discours de politique générale en janvier 2024 quand il était à Matignon.

À la peine depuis du gouvernement, entre piques à l'égard de Michel Barnier pendant l'étude du budget, cure de silence relative et tribune dans le Figaro pour dénoncer les accords migratoires entre la France et l'Algérie, l'ex locataire de la rue de Varenne est bien décidé à continuer à occuper l'espace médiatique. Avec un objectif: incarner les questions d'autorité.

Changement de pied

Quitte à aller sur un terrain qui n'était jusqu'ici pas le sien. En renvoyant dos-à-dos le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon et le mouvement dirigé par Marine Le Pen dans l'un de ses tracts, le président de Renaissance marque un tournant. Au soir du premier tour des législatives anticipées, en juin dernier, le trentenaire avait jugé que "pas une voix ne devait aller au RN".

"Face au RN, l'heure est au large rassemblement clairement démocrate et républicain au premier tour", avait-il encore lancé, laissant entendre qu'il appelait les électeurs Renaissance à voter pour le candidat de l'union de la gauche au second tour, qu'il soit insoumis, socialiste, écologiste ou communiste.

Son changement de ton cherche à renvoyer la responsabilité de la censure de Michel Barnier au RN et à LFI. La gauche avec toutes ses composantes ont pourtant voté pour renverser l'ex Premier ministre. De quoi tenter de faire oublier que Gabriel Attal n'avait soutenu que du bout des lèvres son successeur au gouvernement.

L'ex-Premier ministre devrait avoir l'occasion de s'expliquer. Il sera ce mercredi soir sur France 2 avant le lancement par son mouvement d'une opération de tractage en France le week-end prochain. Gabriel Attal pourrait participer à l'une d'entre elles.

Marie-Pierre Bourgeois