Gabriel Attal souhaite organiser une convention sur la légalisation de la GPA, mesure à laquelle Emmanuel Macron est opposé

Gabriel Attal, chef des députés Renaissance et patron du parti présidentiel, le 2 juin 2025 à l'Assemblée nationale - Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Emmanuel Macron est opposé à cette mesure, mais Gabriel Attal, en froid avec le président de la République depuis la dissolution et bien décidé à poser ses jalons en vue de 2027, veut s'en saisir. Le patron de Renaissance souhaite que le parti présidentiel travaille sur une potentielle légalisation de la gestation pour autrui (GPA), ont appris BFMTV et plusieurs médias ce jeudi 21 août auprès de son entourage.
Ce sujet fera l'objet d'une nouvelle convention thématique, lancée cet été. Renaissance compte consulter experts et médecins, avant de rendre ses conclusions à l'automne.
Alors que les opposants à une évolution législative dénoncent une potentielle "marchandisation du corps", l'entourage de l'ancien Premier ministre parle d'une "GPA éthique", donc possiblement strictement encadrée du point de vue de la rétribution des mères porteuses.
"67% des couples ayant recours à la GPA sont des couples hétérosexuels: c'est avant tout une mesure de natalité", nous précise-t-on ce vendredi.
"Personne ne se préoccupe de leur sort, ni LR, ni l'extrême droite"
Récemment, Emmanuel Macron avait rappelé qu'il était défavorable à une telle mesure, considérant en mai 2024 auprès du magazine Elle que cela "n'est pas compatible avec la dignité des femmes, c'est une forme de marchandisation de leur corps."
Au sein du gouvernement, certaines personnalités comme Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et patron du parti Les Républicains, sont également défavorables à la GPA. L'ancien patron des sénateurs LR avait même déposé une proposition en 2024 pour "lutter contre le recours à une mère porteuse", rappelle Libération.
Peut-être est-ce l'occasion parfaite pour Gabriel Attal de faire coup double: définir ses propres marqueurs vis-à-vis d'Emmanuel Macron, tout en se démarquant de la droite et de Bruno Retailleau, candidat potentiel lui aussi pour la prochaine présidentielle.
"On veut parler des situations des nouvelles familles, des mères seules, des mères célibataires. Personne ne se préoccupe de leur sort, ni LR, ni l’extrême droite... On doit aller sur la question de la légalisation GPA", a indiqué son entourage ce jeudi.
Le 5 juillet dernier, l'ancien Premier ministre avait déjà évoqué la GPA lors du meeting des Jeunes avec Macron, devenus Jeunes en Marche. Un événement où il s'était, par ailleurs, presque déclaré candidat pour 2027 en indiquant vouloir "proposer un chemin aux Français".
Au-delà du travail sur la GPA, d'autres conventions sont au programme que ce soit sur l'international, l'éducation ou les services publics.
Rentrée à Arras, multiplication des déplacements
Le tout rappelle que Gabriel Attal compte bien accélérer la cadence. Pour lui, l'un des temps forts des prochaines semaines sera la rentrée de Renaissance, prévue à Arras (Pas-de-Calais) du 19 au 21 septembre.
À cette occasion, le député des Hauts-de-Seine posera le constat d'un "pays sous camisole" où "on ne peut plus rien faire" et prononcera "un discours très fort sur la "nécessité de renverser la table pour briser les tabous institutionnels, constitutionnels, administratifs".
L'automne de Gabriel Attal sera également rythmé par des déplacements pour mieux travailler sa stature. Certains seront organisés dans l'Hexagone - avec l'idée notamment de suivre un maire durant trois jours - en commençant par l'Hérault début septembre.
D'autres voyages se feront à l'étranger. Gabriel Attal ira à nouveau en Ukraine en septembre, avant de se rendre en Afrique du Sud en novembre, au Liban en fin d'année, puis dans quelques pays d'Afrique francophone début 2026.
Tout un programme pour un homme qui compte bien peser avant 2027.